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L’enseignement de la laïcité doit maintenir la supériorité de la science sur la croyance
LE MONDE | 27.10.2015 à 06h38 • Mis à jour le 28.10.2015 à 11h56 |
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Le « livret laïcité », que le ministère de l’éducation nationale vient d’élaborer à l’usage des chefs d’établissement et des équipes éducatives de l’enseignement public, repose sur une confusion entre une vision simplifiée de la laïcité et le cadre dans lequel elle s’inscrit.
En fait, chaque société est sous-tendue par une conception du monde qui détermine aussi bien l’organisation de la société que les modes d’appréhension du réel. La société française et bon nombre de sociétés occidentales s’inscrivent dans ce que Karl Popper a appelé la société ouverte, c’est-à-dire une société sans dogmes imposés par des autorités supérieures et au sein de laquelle les individus sont libres de se déterminer. Cela n’implique pas qu’elle soit composée d’incroyants, mais qu’elle ne soit pas fondée sur une croyance non soumise à discussion. C’est donc une société où la religion n’est plus structurante, en ce sens qu’elle ne commande plus la forme politique des sociétés, pas plus qu’elle ne définit le mode d’appréhension du réel.
Comment enseigner le doute et l’interrogation ?
Par opposition, la société fermée est définie par référence à une révélation. Les individus y sont soumis à des forces magiques censées provenir d’une source extérieure à la société.
Dans ce cadre, la laïcité fonde la coexistence d’individus de croyances différentes au sein d’une même société. Elle suppose la neutralité de l’État, en premier lieu de l’éducation nationale publique, par rapport à chacune d’entre elles. Cette neutralité de l’État est parfaitement concevable au niveau des administrations. Elle signifie par exemple que l’État ne subventionne aucun culte ou les subventionne tous.
Le problème est plus compliqué en matière d’enseignement dans la mesure où il ne s’agit plus, au sens strict, d’organisation, mais bien de réflexion. La sphère de compétence de l’enseignant n’est pas d’ordre administratif, mais intellectuel. Il doit transmettre des connaissances autant que possible scientifiques et enseigner l’esprit critique. Certes, on peut exiger des enseignants qu’ils ne se réfèrent pas à une religion ou une idéologie plus qu’à une autre, si ce n’est pour en retracer l’histoire.
Mais, comment enseigner le doute et l’interrogation, clés de voûte de la démarche scientifique, sans les opposer à une démarche religieuse qui recherche des certitudes et procède par affirmations non démontrées, en prétendant dévoiler la Loi divine ? Quel sens cela aurait-il d’enseigner le darwinisme dans les écoles à des enfants qui entendraient l’éloge du créationnisme dans leur famille ou leur église, leur temple ou leur mosquée et l’invoqueraient à l’école ? Et donc, comment demander à un enseignant d’exposer la théorie de l’évolution, sans montrer que le créationnisme doit plus à l’irrationnel qu’à la science ?
« Formation de l’esprit critique »
Plus compliquée encore est la tâche assignée à des professeurs quand il s’agit d’enseigner l’histoire des religions sans en discuter les implications. Imagine-t-on un enseignement du catholicisme au Moyen Age qui ne parlerait pas de l’Inquisition, ou une histoire de l’URSS qui n’évoquerait pas le goulag ? Une laïcité qui ne s’inscrit pas explicitement dans une société ouverte et ne va pas de pair avec l’accent mis sur la démarche scientifique peut-elle être autre chose qu’illusoire ?
C’est là que le chapitre 4 du livret pose problème et conduit à s’interroger sur les motivations véritables de ses auteurs et donc des autorités qui le distribuent. Malgré son titre, « Laïcité et enseignements », ce chapitre porte moins sur la laïcité que sur la démarche qui doit prévaloir en matière de transmission des connaissances : « Il revient aux chefs d’établissement et directeurs d’école de montrer que les savoirs enseignés sont le fruit de la démarche scientifique de l’historien et montrer aux élèves la distinction entre savoir, opinion ou croyance. Distinction entre croire et savoir : ce qui peut être cru ne relève pas de l’enseignement scolaire de l’école laïque mais appartient à la liberté de conscience, de croyance de chacun. » (p. 16). Excellent prélude pour préparer à « la formation de l’esprit critique » que la ministre annonce dans son édito comme l’une des ambitions d’une « refondation de l’école ».
Malheureusement, il suffit d’une phrase pour qu’on en vienne à se demander si les auteurs de ce « livret laïcité » se sont sérieusement interrogés sur les conditions d’exercice de la laïcité dans le système scolaire. Le livret affirme ainsi qu’« il faut pouvoir éviter la confrontation ou la comparaison du discours religieux et du savoir scientifique. Dans les disciplines scientifiques (SVT, physique-chimie, etc.), il est essentiel de refuser d’établir une supériorité de l’un sur l’autre comme de les mettre à égalité. » Affirmation qui ne l’empêche pas de déclarer que « les enseignants doivent être en mesure de répondre à des objections, même lorsque celles-ci sont de nature religieuse… Sans se risquer à la comparaison des discours scientifiques et religieux, il est tout à fait possible de déconstruire l’argument d’un élève comme on le ferait de n’importe quelle objection. »
Propositions contradictoires
Mais qui ne voit que ces propositions sont contradictoires. Comment développer la méthode scientifique sans mettre en évidence les obstacles auxquels elle est confrontée, ni les résultats incomparables auxquels elle parvient, c’est-à-dire davantage que sa supériorité, son monopole en matière d’acquisition rationnelle de connaissances ?
Ce qui ne signifie évidemment pas que la religion n’ait plus aucune place dans la société, mais qu’elle doit principalement se consacrer aux questions métaphysiques, sans déborder sur la sphère de connaissances qui sont du domaine scientifique et qui sont les seules à devoir être enseignées dans les écoles, y compris quand il s’agit de l’histoire des religions.
Assurer la primauté de la raison est certes un défi difficile pour le système scolaire. Doit-il pour autant baisser les bras ? Après une longue lutte pour sauvegarder sa prééminence en matière de proclamation de la vérité (il a fallu attendre 1992 pour que l’Église reconnaisse ses erreurs et réhabilite Galilée), l’Église a progressivement cédé du terrain devant la montée en puissance de la science. Faut-il tout recommencer sous prétexte d’assurer la paix sociale ?
André Grjebine est directeur de recherche au Centre d’Etudes et de Recherches Internationales (CERI) de Sciences Po et Laurent Bouvet professeur de science politique à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines université Paris-Saclay.
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FN : le cri d'alarme du grand maître GODF
Dans un entretien donné au "JDD", Daniel Keller s'inquiète de la percée du Front national, quelques semaines avant le début des régionales.
SOURCE AFP
Publié le 25/10/2015 à 09:39 - Modifié le 25/10/2015 à 09:43 | Le Point.fr
Le Front national inquiète le Grand Orient de France, quelques semaines avant le début des élections régionales. « On est en train de dérouler le tapis rouge au Front national. Ce qui paraissait impossible devient chaque jour un peu plus vraisemblable s'agissant de la présidentielle de 2017 », s'alarme Daniel Keller, le grand maître de la première obédience maçonnique, dans un entretien donné au Journal du dimanche (JDD). Et Daniel Keller, qui a été réélu en août pour la troisième et dernière fois à la tête du Grand Orient de France, d'ajouter que « la République reste un combat. Ce n'est pas un régime acquis définitivement. Si tout le monde baisse les bras, je le dis : la République est en danger ».
L'appel au « désistement républicain »
« On ne peut pas exclure que la France soit à la veille d'une explosion sociale. Fermer les yeux ne servirait à rien », prévient encore Daniel Keller. Dénonçant tour à tour « les ressorts politiques au fondement du FN » que sont « la désignation de boucs émissaires, la tentation populiste et la dénonciation de la classe politique dans sa globalité sur le thème du tous pourris ! », le responsable invite le Parti socialiste et le parti Les Républicains à se désister en cas de triangulaire.
« En ce qui concerne les élections à venir, le désistement républicain est, selon moi, le minimum à faire. Il faut éviter au maximum des triangulaires au second tour des régionales », énonce-t-il. « Le désistement, ce n'est pas une magouille. C'est accepter de sacrifier ses propres couleurs pour l'intérêt général », fait-il valoir.
Les migrants, une « chance » pour la France
Enfin, Daniel Keller évoque la « chance » que représentent, selon lui, les migrants pour l'Europe : « Je ne dis pas que la France doit accueillir tous les réfugiés du monde, mais les chiffres dont on parle aujourd'hui n'ont rien d'insurmontable quand on se souvient des rapatriés d'Algérie ou des Espagnols qui ont fui le franquisme. »
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Communiqué adressé aux médias le vendredi 9 octobre 2015,
Ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires
Le Grand Orient de France, tout en réaffirmant son attachement à la diversité des cultures et des langues des différentes régions de notre pays, est opposé à la ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires adoptée à Strasbourg le 5 novembre 1992 et signée par la France le 7 mai 1999.
L’adoption d’une telle Charte porterait inévitablement atteinte à l’indivisibilité de la République, à l’unicité du peuple français, à l’égalité de tous devant la loi et à l’usage officiel de la langue française. Il s’agit de principes constitutionnels qui fondent, depuis la Révolution, notre pacte citoyen et leur préservation semble aujourd’hui plus que jamais indispensable.
Au moment où la République fait l’objet de nombreuses attaques de la part de promoteurs des particularismes ethniques ou religieux contre la liberté absolue de conscience et contre l’égalité de tous, l'adoption de cette charte constituerait un abandon de notre devise Liberté – Egalité – Fraternité.
Le Grand Orient de France en appelle à la conscience républicaine du Parlement réuni en Congrès pour rejeter le moment venu le projet de loi de constitutionnelle qui lui sera soumis.
Vendredi 9 octobre 2015
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« A Chloé », pour garder l’Espoir
Un jeu peut être sérieux ;
Un sourire peut bâtir un empire ;
Un rire rajeunir ;
Une idée peut rassembler ;
Un espoir peut dissiper le noir ;
Un regard peut devenir un rempart ;
Un câlin peut guérir un chagrin ;
Une main peut changer un destin ;
Une parole peut devenir un symbole ;
Un enfant peut être le plus grand ;
Tu vois Chloé, la vie n’a pas fini de t’étonner,
Mais certains principes doivent nous guider.
La tolérance réunit les différences ;
L’éducation protège des manipulations ;
La liberté dans le respect de l’autre doit nous être sacrée ;
Le respect de la vie doit être un prérequis ;
La foi en l’humanité ne doit pas nous quitter ;
Tu vois Chloé, il n’y a pas d’évidence, ni de chemin tracé,
L’important c’est d’être bien entouré et aimé
J’espère être ta confidente, ta complice, ton alliée.
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