Monsieur le ministre,

Madame la maire du IXe arrondissement,

Mesdames et Messieurs les Grands Maîtres,

Mesdames et Messieurs les représentants de toutes les obédiences de la franc-maçonnerie française,

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais d’abord vous remercier pour votre invitation et saluer les talents d’orateur du Grand Maître, car il y a aussi une tradition dans la franc-maçonnerie qui est de s’exprimer fortement, librement et avec toute la force des convictions que vous portez.

C’est vrai que c’est la première fois qu’un Président de la République française en exercice franchit la porte du 16 de la rue Cadet.

Ce lieu est un lieu chargé d’histoire. Parce que, depuis 1853, le 16 rue Cadet est le siège du Grand Orient de France, la plus ancienne obédience maçonnique française encore en activité et la plus importante –même si je veux être prudent– de ces loges maçonniques.

Depuis plus d’un siècle et demi, initiés et profanes se retrouvent entre ces murs pour dialoguer, pour réfléchir, pour bâtir une République plus forte, plus humaine, plus fraternelle et pour faire qu’avant chaque moment décisif de notre histoire, vous puissiez aussi vous exprimer.

Nous sommes à la veille d’un moment important de notre vie publique et si vous n’y participez pas directement, vous faites en sorte que les réflexions que vous avez portées ces derniers mois puissent se retrouver dans la délibération publique de manière à inspirer des textes qui, demain, seront les lois de notre pays.

La rue Cadet est aussi un lieu de mémoire.

Il y a deux ans, c’était le secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants qui était ici et qui inaugurait dans cette salle un mémorial pour rendre hommage aux maçons morts, « victimes de la barbarie nazie et du régime pétainiste ». Sur un mur est inscrit le nom des sacrifiés. C’est la mémoire douloureuse de la maçonnerie française, car elle a toujours été persécutée par les dictatures qui avaient bien compris que c’était là que s’élaboraient, que se construisaient les réponses ou les répliques aux mesures les plus arbitraires. Chaque fois qu’il y a des parts d’ombre dans notre histoire, les francs-maçons sont toujours pourchassés et ils l’ont été.

Mais il y a aussi dans ce musée une mémoire lumineuse. Vous conservez ici les souvenirs précieux de trois siècles d’Histoire, d’idées, de combats menés par les francs-maçons de France et aussi partout dans le monde car la franc-maçonnerie est un mouvement représenté sur tous les continents. Cette fraternité est aussi celle que vous portez.

Parcourir cette exposition – j’en remercie celui qui m'a guidé – c'est suivre la route qui mène de l'émancipation individuelle, c'est-à-dire de la recherche personnelle, du sens qu'il faut donner à son existence, vers les libertés collectives, c'est-à-dire ce qui peut faire avancer le monde dans lequel nous sommes. Ce mouvement, c'est celui que vous avez engagé de 1717 à nos jours puisqu’ici, nous célébrons le tricentenaire de la franc-maçonnerie française.

Première obédience moderne, la Grande Loge de Londres a été créée en 1717. Vous en avez rappelé l'existence, c'est assez rare de fêter un tricentenaire. C'est un privilège pour vous, mais aussi pour ce qui me concerne car je n'aurai pas l'occasion d'être là, quoi qu'il arrive, pour le centenaire suivant.

En 2003, pour le 275ème anniversaire de la fondation de la maçonnerie française, le Président Jacques CHIRAC avait reçu plusieurs centaines de membres de toutes les obédiences et de nombreux pays au Palais de l'Elysée. Donc d'une certaine façon, je viens vous rendre la pareille. Il y avait salué dans la franc-maçonnerie « une tradition philosophique qui a pris une part si importante en France et dans le monde à l'élaboration et la diffusion des idées républicaines ».

Il est vrai que la franc-maçonnerie est intimement liée à l'Histoire de France, avant même la République. Pas parce que les francs-maçons auraient été la force secrète, occulte, à l'œuvre derrière tous les événements, mais plus simplement parce que beaucoup de francs-maçons y ont joué un rôle éminent au nom d'une éthique qui les prédisposait à l'action et parce que leurs valeurs les conduisaient vers le progrès.

A l'origine, et vous l'avez parfaitement rappelé, il y a la volonté de quelques esprits éclairés d'associer à la raison scientifique des savants, l'idéal humaniste des philosophes et l'aspiration à la transcendance des artistes. C'est cette conjugaison qui fait finalement votre idée et votre identité.

Dans une France encore dominée par la monarchie absolue et la religion d'Etat, les loges furent donc à la fois un havre de tolérance et une école de la démocratie, avec déjà des fondements égalitaires pour les institutions qui en étaient la source. On y retrouvait les écrivains les plus célèbres de MONTESQUIEU à VOLTAIRE qui, si j'ai bien compris, a été initié tardivement – mais c'était pour lui le fruit d'une longue réflexion qui devait le conduire forcément à ce choix.

La maçonnerie, et cela m'a été confirmé, n'a pas fait la Révolution française, mais elle l’a préparée. Beaucoup de maçons furent ensuite à la fois des artisans des grands textes de la Révolution, mais également des victimes des déchirements des temps – les purges de la Terreur, l'embrigadement de l'Empire, la répression de la Restauration.

Tout au long du 19ème siècle, les maçons se battent pour l'avènement de la République. C'est l'époque où, en 1848, Victor SCHŒLCHER fait adopter l'abolition de l'esclavage sur le sol de la République française et où, en 1870, Adolphe CREMIEUX fait des juifs d'Algérie des citoyens français à part entière.

La plupart des lois de liberté adoptées entre 1870 et 1914 ont été réfléchies et travaillées dans les loges : l'autorisation des syndicats, le droit d'association, la liberté de la presse ont été autant de progrès d'abord soutenus par les francs-maçons.

Et puis, dans le grand combat pour la laïcité, les francs-maçons ont toujours été à l'avant-garde pour affirmer la neutralité de la République, pour établir une école débarrassée des influences extérieures, pour demander la séparation des Églises et de l'Etat et pour que soit pleinement reconnu pour le citoyen le droit de croire ou de ne pas croire.

Il est très important de revenir au texte fondateur, de reprendre l'esprit qui était celui des législateurs de 1905, pour bien savoir ce que nous avons à faire aujourd'hui. Quand on me demande ou quand on m'a demandé s'il fallait faire d'autres lois sur la laïcité, j'ai tout simplement dit qu'il suffisait d'appliquer strictement, fermement l'esprit des lois et la lettre de la loi de 1905.

Je n’oublie pas non plus combien la maçonnerie a aussi été un pont entre les peuples, avec des grandes figures universalistes : Auguste BARTHOLDI qui a donné son visage à l'idéal de liberté des Etats-Unis – il faut le dire en ce moment car je ne suis pas sûr que tous l’aient forcément bien compris et bien apprécié – ou encore Léon BOURGEOIS, le pionnier de la Société des Nations. Il faut le dire aussi, car au moment où les Nations unies, qui sont inspirées par la Société des Nations, avec ses échecs comme ses grandeurs, sont elles-mêmes remises en cause, contestées dans l'affirmation du droit international, dans la justice qui en est la conséquence et dans la capacité des institutions internationales à pouvoir intervenir sur les grands sujets du monde, nous devons rappeler là encore quelle est l'inspiration.

Enfin, les francs-maçons étaient des promoteurs de la République sociale.

Je salue ici l'œuvre de Jean ZAY, réformateur de l'école, défenseur de la culture, des arts et des sciences. Je retrouvais dans le musée une coupure de presse, Le Matin, qui en même temps qu'il annonçait des répressions sur les francs-maçons signalait également l'arrestation de Jean ZAY, juif. Donc au même moment où s'abattait la répression sur les francs-maçons, s’abattait également la répression sur les juifs parce que c'était la même volonté de combattre tous ceux qui pouvaient être jugés comme les ennemis de la nation.

Je pense aussi à Pierre MENDES-FRANCE qui a incarné toute sa vie cette grande idée de la morale en politique –je pense que c'est très important de rappeler la morale en politique – et de la vérité dans l'art de gouverner. Et beaucoup de francs-maçons ont aussi inventé en matière sociale –j'évoquais Léon BOURGEOIS –, la protection sociale dans notre pays. Les sociétés de secours mutuel qui préfiguraient l'Etat-providence et les caisses d'assurance sociale dans l'entre-deux guerres qui ont annoncé la Sécurité sociale, là aussi, ont été pour beaucoup portées à l'origine par des francs-maçons.

Après 1940, la guerre, les persécutions de l'Etat Français, des déportations eurent lieu et à la Libération la maçonnerie avait perdu une grande partie de ses membres. Mais votre mouvement, toutes sensibilités confondues, a su se relever, reprendre le chemin du progrès, conquérir de nouvelles libertés et développer de nouvelles solidarités.

La franc-maçonnerie a même œuvré pour rétablir la paix civile. C'était en 1988, lorsque la Nouvelle-Calédonie – et nous devons être attentifs à ce qui s'y passe – était prise par beaucoup de convulsions. Alors, Michel ROCARD avait choisi personnellement Roger LERAY, le Grand Maître du Grand Orient de France, pour participer à la mission qui a permis de conclure les accords de Matignon.

Encore aujourd'hui, vous êtes plus que jamais investis, engagés dans la cité, vous n'hésitez plus à apparaître directement pour vous expliquer, pour dire ce qu'est la franc-maçonnerie et pour porter vos réflexions.

Mais j'aurais pu aussi évoquer l'histoire plus sombre de tous ceux qui ont voulu remettre en cause ce que vous êtes et qui ont toujours cultivé les mêmes calomnies, les mêmes fantasmes au nom d'un complotisme qui n'a rien perdu, hélas, de son actualité. Il suffit de cliquer sur Internet pour immédiatement voir resurgir les conspirationnistes, c'est-à-dire tous ceux qui pensent que vous êtes ici en train de préparer je ne sais quel complot, je ne sais quelle organisation, je ne sais quelle préparation. Tout cela est parfaitement ahurissant mais hélas, propagé, cultivé, diffusé et vous avez dû même faire face à certaines menaces, ce qui vous a conduit à renforcer votre sécurité ici rue Cadet et l'Etat a été à vos côtés pour vous protéger, car en voulant attaquer la franc-maçonnerie, c'était la République qui était directement visée.

C'est aussi la raison pour laquelle il est très important que des initiatives soient prises pour ouvrir largement les portes de la franc-maçonnerie et en faire comprendre le sens. La Bibliothèque nationale de France a organisé une exposition qui, à cet égard, est particulièrement réussie, permettant de dissiper les légendes noires et de mieux faire comprendre le sens de votre engagement. C'est la même idée qui préside au renforcement de ce musée de la franc-maçonnerie, parce que votre message est d'une grande actualité.

Je ne dirais pas que les combats sont les mêmes, mais finalement en trois siècles, ce sont toujours les mêmes valeurs qu'il nous faut promouvoir, qu'il nous faut organiser, qu'il nous faut défendre dans des sociétés qui ont considérablement changé.

La liberté d'abord, la liberté contre l'obscurantisme, contre le fanatisme, contre le fondamentalisme, la « liberté absolue de conscience » contre les dogmes, la liberté de pensée contre ceux qui prétendent censurer et je n'oublie pas que quand la rédaction de Charlie Hebdo a été décimée, il y a deux ans, deux de vos frères étaient parmi les victimes, Bernard MARIS et Michel RENAUD et je salue leur mémoire aujourd'hui. Liberté quand nous sommes nous-mêmes attaqués sur notre propre sol par des groupes terroristes. Liberté que nous devons défendre partout dans le monde, au nom de l'idéal que nous portons qui n'est jamais pour soumettre ou pour dominer mais toujours pour émanciper.

L’égalité. Hier, il s'agissait d'obtenir l'égalité politique entre tous les citoyens, quelles que soient leurs origines, leurs conditions. Aujourd'hui, il s'agit d’affirmer d'autres formes d'égalité : égalité entre les femmes et les hommes – et je salue les progrès de la mixité dans certaines de vos obédiences – mais l'égalité est aussi sociale. Vous l'avez rappelé, Monsieur le Grand Maître, égalité sociale, égalité territoriale, égalité dans les destins, égalité dans les conditions pour accéder aux rôles les plus importants dans notre pays et il y a beaucoup à faire, face aux discriminations, face aux reproductions sociales, face aussi à cette fatalité, à ces déterminismes qui font que c'est toujours dans les mêmes écoles que se trouvent les meilleurs et hélas, dans d'autres écoles, ceux qui ont vocation à être relégués ou abandonnés.

Ce sentiment d'abandon, de dépassement doit être absolument combattu, pas simplement par les mots, mais par les actes. C'est ce que nous avons tous à faire et dans une société menacée par l'individualisme, mais aussi par les communautarismes, nous devons défendre une valeur qui est chez vous presque naturelle, même si elle est culturelle, c'est la fraternité, c'est la pratique de la solidarité.

Je me suis longtemps comme vous posé cette question : pourquoi avoir ajouté à la liberté, à l'égalité, la fraternité ? J’ai eu des réponses, y compris dans les heures les plus terribles que j'ai pu vivre comme Président de la République, lorsqu’il y a eu des attaques terroristes sur notre propre sol, des hommes et des femmes massacrés parce qu'ils étaient français et aussi parce qu’ils pouvaient être juifs, parce qu'ils pouvaient être policiers ou parce qu'ils pouvaient être tout simplement journalistes ou parce qu'ils étaient là tout simplement, là où ils n'auraient pas dû être.

Alors, j'ai vu surgir des élans formidables de volonté d'être ensemble, de solidarité anonyme, de courage exceptionnel et donc de fraternité qui suppose d'être avec les autres. La fraternité, ce n'est pas simplement une générosité personnelle qui fait que l'on accomplit presque solitairement, anonymement, un acte qui peut être salué, mais qui ne suffit pas. La fraternité, c'est d'avoir un lien avec des personnes qu'on ne connaît pas ou qu’on ne connaissait pas jusqu’au moment où nous avons été confrontés au même moment aux mêmes épreuves.

C'est là que nous devons défendre la fraternité car tout ce qui sépare, divise et oppose est contraire à cette valeur de fraternité et si certains veulent prendre des valeurs, capter des valeurs, j’allais dire « voler » des valeurs, il faut les mettre devant leurs responsabilités et devant leurs mensonges ou leur instrumentalisation. On ne peut pas défendre la liberté si on contredit l'égalité ; on ne peut pas défendre l'égalité si on s'écarte de la fraternité.

Pour toutes ces raisons vous êtes les défenseurs ardents de la laïcité, de sa lettre, de son esprit et vous refusez de voir cette laïcité détournée par celles et ceux qui s'en servent uniquement pour stigmatiser une religion mais qui s’empressent de l'oublier lorsqu'il faut défendre la neutralité de l'Etat et de son école.

La laïcité est le cadre qui nous permet de vivre ensemble dans le respect de nos différences mais pacifiquement rassemblés dans l'adhésion à la République dans tout ce qu'elle comporte de devoirs communs. Alors depuis 2012, j'ai veillé à ce que nous puissions faire porter cette laïcité partout et notamment dans nos écoles : la charte de la laïcité qui est affichée, dès la rentrée de septembre 2013, sur tous les panneaux de nos établissements scolaires ; la création d'un enseignement civique et moral dès la rentrée de 2015 ; l'introduction de l'enseignement laïque des faits religieux qui n'avait jusqu'alors jamais abouti depuis le rapport de Régis DEBRAY de 2002 ; la formation de près de 100 000 enseignants à la laïcité ; et l'inscription dans le droit de la fonction publique des principes de laïcité et de neutralité.

Neutralité. Neutralité de l'Etat, impartialité des fonctionnaires et je n'accepterai jamais que l'on puisse mettre en cause les fonctionnaires dans notre République au prétexte qu'ils appliquent la loi et qu'ils font en sorte que la justice puisse travailler. Lorsque l'on remet en cause la neutralité de l'Etat, c'est que l’on est prêt à mettre en cause aussi les principes de laïcité, d'indépendance et d'impartialité. Indépendance de la justice, impartialité de l'Etat : ce sont des valeurs très importantes qu'il faut ici rappeler quand elles sont mises en cause.

Monsieur le Grand Maître, parmi beaucoup de causes qui mobilisent la franc-maçonnerie, il y a la défense de la dignité humaine. Parce que les maçons ont toujours considéré l'être humain en tant que tel, vous êtes à la pointe des combats actuels contre la douleur, pour le droit de mourir dans la dignité – nous avons fait progresser, pas forcément jusqu'au point où vous l'auriez souhaité, mais c’est pour vous permettre de réfléchir encore et de faire en sorte que la législation puisse également progresser, car elle progressera, y compris dans ces domaines.

Vous avez aussi voulu penser les mutations inouïes que les nouvelles technologies du vivant nous laissent deviner et c'est ce qu'on appelle le transhumanisme ou l'homme augmenté. C'est une question redoutable. Jusqu'où permettre le progrès ? Car le progrès ne doit pas être suspecté, nous devons le favoriser. Comment faire que nous puissions maîtriser ces graves questions éthiques ? Ce qui est en jeu, c'est l'idée même d'humanité, de choix, de liberté.

Alors face à ces bouleversements que certains espèrent, que d'autres redoutent, le regard de la franc-maçonnerie est une boussole tout à fait précieuse dans cette période et une lumière qui aide à saisir les enjeux et à y répondre.

Mesdames, messieurs,

La franc-maçonnerie ne repose pas sur un dogme fermé mais sur une vision ouverte. Elle est une méthode avant d'être une finalité.

Vous avez fait en sorte que la République puisse être ce qu'elle est aujourd'hui et c'est le sens de ma présence qui est simplement une démarche de reconnaissance pour ce qui a été apporté, génération après génération, pas seulement par vous mais aussi par vous. La République croit au progrès. Elle croit à l'amélioration de la condition humaine. Elle pense que le progrès personnel vient aussi alimenter le progrès dans la société et c'est cette espérance que vous portez depuis trois siècles : une société plus juste, une volonté de bâtir un monde plus fraternel.

Nous sommes, je le disais, dans des périodes tumultueuses au plan international, où l'ordre que nous avions connu qui n’était pas sans désordres, était néanmoins maîtrisé. Période de tumultes où l'Europe que nous avions voulue – même si pour beaucoup, elle ne correspondait pas nécessairement aux attentes – semble, elle aussi, être en train d'être défaite.

Nous sommes dans une période également décisive puisque nous aurons à faire un choix qui fera que notre pays pourra avancer dans un sens ou reculer, si c'était une option. Mais il y a pire que cela : il y a ce qui pourrait mettre en cause la République elle-même, ses idéaux sûrement, son organisation vraisemblablement, sa manière avec laquelle elle considère l'être humain. Chacun doit prendre sa responsabilité. Le Président de la République, je le suis jusqu'au mois de mai prochain et je serai pleinement dans ce combat pour la République, au-delà même des sensibilités pour que nous puissions être sûrs que tout aura été dit, pour que les choix puissent être éclairés et pour ne pas avoir péché par indifférence ou par silence.

On dit que souvent le mal se fait non pas simplement par ceux qui le commettent, mais par ceux qui se taisent devant des actes qui peuvent avoir cette conséquence. Alors, oui chacun a à prendre sa responsabilité, mais je sais ce que vous aussi, vous aurez à faire.

La République, je l'ai dit, sait ce qu'elle vous doit et je sais aussi que vous serez toujours là pour la défendre. Je serai, moi aussi, au-delà de ma fonction, toujours là pour prendre cette responsabilité.

Vive la République !

Vive la France !