Les chants de la Commune de 1871

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On connaît nos F/F Potier et Clement pour « Le temps des Cerises » mais ils ont rendu compte d’une réalité terrible
Clément sur l’air du Chant des Paysans de Pierre Dupont, a écrit « la semaine sanglante en juin 1871 en pleine période de répression.
Elle fait au moins trente mille morts.

 

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La semaine sanglante

Sauf des mouchards et des gendarmes,
On ne voit plus par les chemins, 

Que des vieillards tristes en larmes,


Des veuves et des orphelins. 
Paris suinte la misère,


Les heureux mêmes sont tremblant.


La mode est aux conseils de guerre,


Et les pavés sont tous sanglants.

Sauf des mouchards et des gendarmes, 

On ne voit plus par les chemins, 

Que des vieillards tristes en larmes, 

Des veuves et des orphelins. 

Paris suinte la misère, 

Les heureux mêmes sont tremblant. 

La mode est aux conseils de guerre, 

Et les pavés sont tous sanglants.

Les journaux de l’ex-préfecture, 

Les flibustiers, les gens tarés, 

Les parvenus par l’aventure, 

Les complaisants, les décorés 

Gens de Bourse et de coin de rues, 

Amants de filles au rebut, 

Grouillent comme un tas de verrues, 

Sur les cadavres des vaincus.

On traque, on enchaîne, on fusille 

Tout ceux qu’on ramasse au hasard. 

La mère à côté de sa fille, 

L’enfant dans les bras du vieillard. 

Les châtiments du drapeau rouge 

Sont remplacés par la terreur 

De tous les chenapans de bouges, 

Valets de rois et d’empereurs.
Nous voilà rendus aux jésuites 

Aux Mac-Mahon, aux Dupanloup. 

l va pleuvoir des eaux bénites, 

Les troncs vont faire un argent fou. 

Dès demain, en réjouissance 

Et Saint Eustache et l’Opéra 

Vont se refaire concurrence, 

Et le bagne se peuplera.

Demain les manons, les lorettes 

Et les dames des beaux faubourgs 

Porteront sur leurs collerettes 

Des chassepots et des tampbours 

On mettra tout au tricolore,

Les plats du jour et les rubans, 

Pendant que le héros Pandore 

Fera fusiller nos enfants.

Demain les gens de la police 

Refleuriront sur le trottoir, 

Fiers de leurs états de service,
Et le pistolet en sautoir. 

Sans pain, sans travail et sans armes, 

Nous allons être gouvernés 

Par des mouchards et des gendarmes, 

Des sabre-peuple et des curés.

Le peuple au collier de misère 

Sera-t-il donc toujours rivé ? 

Jusques à quand les gens de guerre 

Tiendront-ils le haut du pavé ? 

Jusques à quand la Sainte Clique
Nous croira-t-elle un vil bétail ? 

A quand enfin la République 

De la Justice et du Travail ?

Elle n’est pas morte (Victor Parizot- Eugène Potier 1886 « Elle n’est pas morte »)
On l’a tuée à coups d’chassepots,
À coups de mitrailleuses,
Et roulée avec son drapeau
Dans la terre argileuse !
Et la tourbe des bourreaux gras
Se croyait la plus forte.
Refrain
Tout ça n’empêche pas, Nicolas,
Qu’la Commune n’est pas morte !
(2 fois)
Comme faucheurs rasant un pré,
Comme on abat des pommes,
Les Versaillais ont massacré
Pour le moins cent-mille hommes !
Et les cent-mille assassinats,
Voyez c’que ça rapporte…
Refrain
On a bien fusillé Varlin,
Flourens, Duval, Millière,
Ferré, Rigault, Tony Moilin,
Gavé le cimetière.
On croyait lui couper les bras
Et lui vider l’aorte.
Refrain
Ils ont fait acte de bandits,
Comptant sur le silence,
Achevé les blessés dans leur lit,
Dans leur lit d’ambulance !
Et le sang inondant les draps
Ruisselait sous la porte !
Refrain
Les journalistes, policiers,
Marchands de calomnies,
Ont répandu sur nos charniers
Leurs flots d’ignominies !
Les Maxime Du Camp, les Dumas
Ont vomi leur eau-forte.
Refrain
C’est la hache de Damoclès
Qui plane sur leurs têtes :
À l’enterrement de Vallès,
Ils en étaient tout bêtes,
Fait est qu’on était un fier tas
À lui servir d’escorte !
Refrain
C’qui prouve en tout cas, Nicolas,
Qu’la Commune n’est pas morte.
(2 fois)
Bref, tout ça prouve aux combattants
Qu’Marianne a la peau brune,
Du chien dans l’ventre et qu’il est temps
D’crier : « Vive la Commune ! »
Et ça prouve à tous les Judas
Qu’si ça marche de la sorte,
Refrain
Ils sentiront dans peu, nom de Dieu,
Qu’la Commune n’est pas morte !

Elle n’est pas morte
On l’a tuée à coups d’chassepots,
À coups de mitrailleuses,
Et roulée avec son drapeau
Dans la terre argileuse !
Et la tourbe des bourreaux gras
Se croyait la plus forte.
Refrain
Tout ça n’empêche pas, Nicolas,
Qu’la Commune n’est pas morte !
(2 fois)
Comme faucheurs rasant un pré,
Comme on abat des pommes,
Les Versaillais ont massacré
Pour le moins cent-mille hommes !
Et les cent-mille assassinats,
Voyez c’que ça rapporte…
Refrain
On a bien fusillé Varlin,
Flourens, Duval, Millière,
Ferré, Rigault, Tony Moilin,
Gavé le cimetière.
On croyait lui couper les bras
Et lui vider l’aorte.
Refrain
Ils ont fait acte de bandits,
Comptant sur le silence,
Achevé les blessés dans leur lit,
Dans leur lit d’ambulance !
Et le sang inondant les draps
Ruisselait sous la porte !
Refrain
Les journalistes, policiers,
Marchands de calomnies,
Ont répandu sur nos charniers
Leurs flots d’ignominies !
Les Maxime Du Camp, les Dumas
Ont vomi leur eau-forte.
Refrain
C’est la hache de Damoclès
Qui plane sur leurs têtes :
À l’enterrement de Vallès,
Ils en étaient tout bêtes,
Fait est qu’on était un fier tas
À lui servir d’escorte !
Refrain
C’qui prouve en tout cas, Nicolas,
Qu’la Commune n’est pas morte.
(2 fois)
Bref, tout ça prouve aux combattants
Qu’Marianne a la peau brune,
Du chien dans l’ventre et qu’il est temps
D’crier : « Vive la Commune ! »
Et ça prouve à tous les Judas
Qu’si ça marche de la sorte,
Refrain
Ils sentiront dans peu, nom de Dieu,
Qu’la Commune n’est pas morte !

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