CODE (S) NOIR (S): Aïe mes Aïeux !

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CODE (S) NOIR (S): Aïe mes Aïeux !

Le travail que je vous présente est une «recomposition» (le mot est à la mode !), d’une planche que j’avais exposée aux Enfants d’Hiram, ma Loge mère du Droit Humain. J’en ai remanié l’intitulé en ajoutant «Aïe mes aïeux», pour y inscrire des ingrédients plus personnels. «Aïe mes Aïeux» est le titre d’un livre paru en 2009, sous la signature de Anne Ancelin-Schützenberger, psychologue clinicienne de renommée internationale, pour qui les héritages que nous transmettent nos aïeux ne sont pas seulement physiques mais peuvent aussi relever des «mémoires émotionnelles», des «répétitions familiales» qui se renouvellent de génération en génération.
Alors, je voudrais seulement vous dire, que dans ma perception des mémoires de l’esclavage, entrent probablement des éléments subjectifs, conscients ou inconscients , qui tiennent à la longue chaîne de ma généalogie personnelle. Car, Guadeloupéenne par ma mère et par mon père, je suis une descendante de ces esclaves, qui pendant trois siècles, depuis le XVI éme jusqu’au milieu du XIX ème siècles en France, ont constitué la traite négrière.

Avant d’aller plus loin et d’avancer dans l’histoire, rapide incursion dans la BIBLE…Il y a cet épisode de la Genèse, qui pourrait être l’une des causes de l’esclavage des noirs d’Afrique.. Il s’agit de la «la malédiction de Cham»..Elle pourrait avoir été, à posteriori, l’une des justifications des traites négrières.
Cham est l’un des 3 fils de Noé..Dans la Genèse (versets 20 à 27), on trouve, après l’histoire du Déluge, celle de Noé retrouvé nu et ivre par Cham. Plutôt que de le couvrir, Cham fait appel à ses frères. Ensuite, Noé maudit Cham à travers l’un de ses fils Canaan.. .
Mais ce qui restera dans certains écrits de la tradition juive rabbinique, ensuite chrétienne puis islamique, c’est la
Malédiction de Cham. Les Noirs étant issus de cette filiation et
portant le poids de cette malédiction : peuples inférieurs pouvant donc être réduits en esclavage…La noirceur de leur peau est associée à celle de leur âme … s’ils en ont une !

Après la Bible, le dictionnaire…
Le mot Nègre, vient de l’espagnol «negro», personne de race noire, issu lui-même du latin «niger» : noir. Avec le développement de la traite, le mot devient péjoratif. Nègre égale «esclave» ( en tout cas quelqu’un, si c’est une personne, qui n’a aucune autonomie et qui dépend de quelqu’un d’autre, d’où, plus tard, le terme de «nègre» appliqué en littérature à celui ou celle qui met des mots sur la pensée d’un autre)….Mais à l’époque, et depuis l’Antiquité, l’esclave est un bien, un bien meuble, qui a une valeur marchande et qu’il convient de faire fructifier. Ensuite, le « Nègre Marron» ( de l’espagnol Cimarron) sera l’esclave fugitif. Enfin la «traite» c’est le commerce et le transport des «captifs».

Lorsqu’on se penche sur les origines du système esclavagiste (alors u’on célèbre en France depuis quelques années les mémoires de l’esclavage, des traites et de leur abolition) on se rend compte que deux points ont été et restent largement occultés :

⁃ D’une part, le commerce négrier et les expéditions guerrières arabo -musulmanes ;
⁃ d’autre part a Traite intra-africaine .
⁃ Le commerce négrier alimentait depuis le 7 éme siécle le monde arabo musulman. Les Captifs réduits en esclavage sont utilisés alors comme ouvriers agricoles, soldats, eunuques, etc…
⁃ Quant à la traite inter-africaine, elle existait elle aussi depuis belle lurette. Les esclaves africains vendus aux négriers européens provenaient de razzias opérées dans l’intérieur des terres par d’autres africains. Un Africain qui embarque de force sur un navire négrier sait deux choses : « il a été acheté par un blanc ; il a été vendu par un noir ».
… Pour avoir rappelé en 2005, ces éléments incontestables, l’historien mondialement connu et respecté Olivier Pétré Grenouilleau , (auteur d’un « Essai d’histoire globale des Traites négrières) a fait scandale. Au point de faire l’objet d’une procédure judiciaire de la part du Collectif des Antillais, des Guyanais et des Réunionnais. ( représenté, ça ne s’invente pas ! Par l’avocat Gilbert Collard …) Ce qui a soulevé à l’époque l’indignation de ce collectif, c’est une déclaration de Pétré Grenouilleau affirmant qu’on ne peut pas mettre sur le même plan les traites négrières et la Shoah, le génocide juif ayant pour but d’exterminer un peuple , ce qui, en dépit des souffrances, n’était pas le cas des traites négrières,. Pour avoir osé comparer l’esclavage en Orient (et la traite inter africaine )avec le crime raciste des Lumières Pétré Grenouilleau est alors qualifié de «révisionniste».
Cette polémique s’inscrit dans le contexte très tendu du débat qui a lieu alors sur la colonisation et la «fracture coloniale» .

S’ensuit une pétition signé d’historiens de renom, (parmi lesquels Elisabeth Badinter, Mona Ozouf, ) qui s’insurgent contre «’inquiétant et absurde procès fait, à travers ces «dérives mémorielles à la nécessaire recherche historique.

Je ne suis pas historienne, mais aujourd’hui, si je reconnais aux initiateurs de ces journées de mémoire le grand mérite d’avoir inscrit dans l’histoire nationale, le rappel de ces épisodes douloureux en même temps que leur abolition, je me sens antillaise, c’est à dire, descendante de ces esclaves qui ont été livrés jadis par leurs frères de couleur à des commerçants blancs.. Ils ont survécu enchaînés, à une traversée infernale de deux mois, depuis les côtes du Golfe de Guinée, jusqu’aux Iles Caraïbes.
Ils ont transcendé la tragédie de l’esclavage, et sont devenus aujourd’hui les citoyens lointains mais libres, d’une République qui a donné au monde ses meilleurs avocats de l’abolition: l’Abbé Grégoire, Victor Hugo, Schoelcher, pour ne citer qu’eux. Antillaise je suis, c’est mon identité .Elle se révèle, par delà la couleur de ma peau, et sans doute à cause d’elle, par un goût démesuré du mélange, du métissage humain et culturel; une sensibilité exacerbée à tout ce qui tend à essentialiser une identité pour la réduire à ce qu’elle pouvait être à l’origine ; une révolte toujours présente comme la lave du volcan ; le sentiment qu’éprouvent aussi tous les insulaires, cernés qu’ils sont par des océans pas toujours paisibles et menacés dans leur existence par les soubresauts de la terre..
J’ai , je l’avoue, comme ma compatriote Maryse Condé en son temps, été tentée par le retour aux racines africaines et j’ai accompli, comme beaucoup , ce retour aux Sources. C’était dans les 70 à Dakar.
J’ai aimé alors cette Afrique ! mais je me suis sentie différente. J’étais descendante d’esclave. Alors, comment sublimer plus longtemps cette Afrique qui avait vendu mes aïeux ?

Là se trouve peut-être la limite de la Négritude, si chère à
Aimé Césaire ?

Venons maintenant aux Codes Noirs «proprement» dit ? Adverbe non approprié! Codes noirs au pluriel..

En France, le premier Code Noir intitulé Edit du Roi touchant la discipline des esclaves nègres des
Iles de l’Amérique» .
Elaboré par Colbert, promulgué en1685 (année de la Révocation de l’Edit de Nantes)et modifié sous Louis XV, en 1724, il compte 60 articles déclinant toutes les modalités juridiques et pratiques qui règlent la vie (et la mort) de l’esclave dans les possessions coloniales de la France.
Entre le XVI ème et le XIX ème siècles , le trafic du «bois d’ébène» est l’un des piliers du mode de production capitaliste de l’Europe.
Jusqu’à l’Abolition définitive de l’esclavage, en 1848, c’est le texte de référence.
IL prétend limiter légalement l’arbitraire des « planteurs », donner des garanties essentielles aux esclaves, définir leurs conditions de travail et restreindre le pouvoir répressif du « Maître… On verra plus loin ce qu’il en est !
Pour parler de la Guadeloupe ( que je connais le mieux) , la conquête coloniale commence au XVII ème siècle. Que faire quand on est un colon? On va cultiver ce qui pousse bien : la canne à sucre. La main d’ oeuvre manque et c’est là que, dans le cadre d’un projet commercial initié par Colbert, s’organise le fameux commerce triangulaire.
En Guadeloupe, comme dans les autres îles de l’arc caribéen, les esclaves venus d’Afrique deviennent vite plus nombreux que les Blancs. Alors, pour assurer au mieux la domination, sur cette main d’oeuvre pléthorique qui inspire la crainte d’un soulèvement,
il devient urgent d’édicter des règles .
C’est l’origine de ce fameux Code Noir qui, en instituant un droit de vie et de mort du maître sur l’esclave, privatise ainsi la peine de mort. Fouettés, torturés, brûlés, écartelés, pendus, selon les caprices du maître, voilà le sort des esclaves. Les relations interraciales, jugées infamantes, valent aux rares blancs qui s’y prêtent, d’être déchus de leurs droits . Ils ne peuvent transmettre de titres à leurs descendants de couleur. A quelques exceptions près ! Par exemple, le Chevalier de Saint-Georges, le Mozart Noir, fils d’un aristocrate et d’une esclave.
Certaines mesures visent à assurer aux esclaves des conditions d’existence qui les dissuadent de se révolter dans les «Habitations»
: la durée du travail est réglementée ( mais on est loin des 35 h!) Les jeunes enfants ne peuvent être vendus séparément de leurs mères . La nourriture doit être suffisante.
A noter que les enfants héritent automatiquement de la même condition que celle de leur mère ; en résumé « Toute esclave donne naissance à des esclaves ».
Face à cette infamie, la hiérarchie catholique ne trouve rien à redire. Le grand Voltaire lui-même, ce héraut des Lumières, initié sur le tard à la Loge des Neuf Soeurs, écrit ceci , à propos des noirs, dans son Essai sur les Moeurs:«On peut dire que si leur intelligence n’est pas d’une autre espèce que notre entendement, elle est fort inférieure: ils ne sont pas capables d’une grande attention; . Ils sont originaires de cette partie de l’Afrique, comme les éléphants et les singes. (…) Ils se croient nés en Guinée pour être vendus aux blancs et pour les servir».
Comment s’étonner, dés lors, sans faire d’anachronisme, que même au Siècle des Lumières, l’esclavage soit considéré par le plus grand nombre en Europe, comme un commerce parmi d’autres ?
Le second Code Noir de 1723 complète le 1er. Il s’intitule :
« Edit du Roi sur les esclaves pour les Iles de France et de Bourbon (Ile Maurice et Réunion).
Il contient 42 articles.
Les droits humains élémentaires y sont toujours niés. L’art. 28 par ex. recommande que «  Les vols qualifiés, même ceux de chariots…mulets, boeufs ou vaches, qui auront été faits par les esclaves ou par les affranchis. … soient punis de peine afflictive même de mort. Si le cas
le requiert… »
A ce moment commence le marronnage. Les « Nègres Marrons » (ainsi que je l’ai dit plus haut) sont ceux qui se révoltent contre leur condition d’esclave ; ils trouvent refuge dans les « mornes » (ou collines). .

II- Vient maintenant le temps des ABOLITIONS

Le 26 août 1789 en France, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen , en son Art. 1 er , énonce que
« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.
Et que les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ».
L’année d’après, en 1790, éclatent en Guadeloupe les premières révoltes d’ esclaves . La répression est féroce . Mais, ces évenements seront déterminants dans la marche vers
l’ABOLITION.
Il aura fallu plusieurs mois de débats aux parlementaires de la Révolution pour décider si les « Droits de l’homme et du Citoyen » devaient aussi s’appliquer aux Nègres. Dans les îles, le lobby esclavagiste est puissant, les gros planteurs font
prévaloir leurs voix et l’Assemblée Constituante place alors les colonies sous un « Statut d’Exception » pour maintenir l’esclavage.
Mais parmi ceux qui se réclament de la philosophie des Lumières, dès 1789, la Société des Amis des Noirs se fonde. On y trouve des partisans de l’abolition, comme l’Abbé Grégoire (très estimé en Guadeloupe), Lafayette, Mirabeau, l’Abbé Raynal, le Chevalier de Saint-Georges .
Et pour la première fois dans le monde occidental, l’abolition finit par être promulguée.
Un 1er Décret de la Convention nationale, en date du du 4 février 1794 déclare «que l’esclavage des Nègres (avec une majuscule) dans toutes les colonies est aboli ; en conséquence, l’assemblée décrète que tous les hommes, sans distinction de couleur, domiciliés dans les colonies, sont citoyens Français, et jouiront de tous les droits assurés par la constitution. »
Le décret dans ces îles éloignées est appliqué de manière très imparfaite. Jusqu’à un autre décret signé par Bonaparte en 1802. Le Premier Consul ( qui entre temps a épousé Joséphine de Beauharnais, fille d ‘un planteur de la Martinique) rétablit l’esclavage, sous prétexte, notamment, de protéger «la propriété individuelle»!!!
Bien sûr , aux Antilles, révoltes et insurrections se succèdent…
Et jusqu’en 1848 l’esclavage perdure en pleine contradiction avec
le Code Civil. Ce n’est qu’au lendemain de la Monarchie de Juillet et à l’avènement de la 2 éme République, donc en 1848 que sera adopté le décret définitif d’abolition de l’esclavage en France et dans les colonies.
J’ai évoqué tout à l’heure Victor Schoelcher. Républicain né en 1804 , franc-maçon (dans la Loge «Les Amis de la Vérité» puis à «La Clémente Amitié».) était allé aux Antilles pour y créer une succursale de la manufacture familiale de porcelaine.
Il en revient révolté par l’esclavage.
Aprés 48, il est élu député de la Guadeloupe et de la
Martinique, puis sénateur. Déjà en 1842, il expliquait
: « qu’il ne s’ agit plus d’examiner si les esclaves sont dignes des
droits politiques, il s’agit de les en investir parce qu’ils sont
capables de s’en emparer eux-mêmes si l’on différait et cela
montre assez qu’ils le méritent. Quoi que l’on ait pu faire pour les
abrutir… si on ne les émancipait pas de bonne grâce, ils ne
tarderaient guère à s’émanciper tout seuls… »
Le Décret du 27 avril 1848 considère que : « l’esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; qu’en détruisant le libre-arbitre de l’homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu’il est une
violation flagrante de la trilogie républicaine : Liberté, Egalité,Fraternité ».

Ce même décret décide que les colonies seront
représentées à l’Assemblée Législative.. Il décide aussi,
pour calmer les planteurs, d’indemniser les anciens maîtres.

L’ Abolition et l’ Emancipation des esclaves, vont évidemment provoquer toute une restructuration sociale et économique dans les îles.

Sous l’Ancien Régime, il existe 3 catégories sociales :
– les Blancs,
-les Gens de couleur (libres ou affranchis),
-les Esclaves…
⁃ tout en haut de la pyramide sociale :
– Les Blancs ( qu’on appelait aussi les « Habitants «  parce qu’ils étaient possesseurs d’un domaine ou «habitation »). Il y avait parmi eux des Nobles, quelques juifs (liés en particulier au commerce bordelais), des protestants, des membres de la bourgeoisie parlementaire, et même des paysans.

Jusqu’au milieu du 18 ème siècle, ils embauchent de pauvres gens venus de France par contrat, qui s’engagent à les servir. On les appelle les « Engagés » ou « 36 mois ». Les terres sont concédées
à titre gratuit à ces « Habitants » qui bénéficient d’un régime fiscal
avantageux.
En somme, il y a les Grands Blancs et les Petits Blancs.
Les premiers possèdent les habitations sucrières. Certains ont leurs entrées à la Cour , à Versailles.. Les autres, (les Petits Blancs) sont plutôt caféiers, gérants, artisans, économes, surveillants d’ esclaves.
En 1835, on compte dans les Antilles françaises environ 25000 «Gens de couleur libres».
– Ce sont les « Mûlatres » (ou Métis)..Ils sont sortis de la servitude par l’ « affranchissement » comme indiqué par certaines dispositions du Code Noir souvent battues en brèche ! Pendant la Révolution, les hommes de couleur obtiennent des droits civils et politiques. Sous l’Empire, ils vont résister au rétablissement de l’esclavage par Napoléon.
Et puis, tout en bas de cette pyramide sociale:
– les Esclaves. Eux ou leurs ancêtres ont été vendus par certains rois ou chefs africains contre des marchandises telles que tissus, armes, épices, etc…
A partir du milieu du 18ème siécle, les esclaves remplacent de plus en plus la main-d’oeuvre dites des« Engagés » .. Au point de représenter, sous l’ Ancien Régime, près de 80% de la population de la Guadeloupe.. Les esclaves domestiques sont un peu moins maltraités que ceux qui sont affectés aux sucreries ou aux champs…

Quelques mots sur la part des Femmes dans l’enfer de l’esclavage et dans la lutte pour l’Abolition. Car, leur rôle dans la lutte pour la libération des esclaves a longtemps été occulté.
La femme esclave vit souvent dans l’Habitation comme
domestique (cuisinière, bonne d’enfants, lingère), souvent esclave
sexuelle (victime du droit de cuissage des maîtres).
Sa fonction est surtout de faire des enfants pour perpétuer la lignée des esclaves et enrichir le patrimoine du Maître.
Victime, elle s’est parfois vengée en participant aux incendies des plantations …Elles ont été nombreuses à marronner.
On a gardé en Guadeloupe le souvenir de la «mûlatresse Solitude», pendue en 1802, pour s’être insurgée contre le décret de Bonaparte. L’écrivain André Schwartz-Bart en a fait un très beau roman
Qu’en est -il aujourd’hui?
certains de nos compatriotes touristes se comportent là-bas comme s’il s’agissait de colonies, alors qu’il s’agit de départements,

plus anciennement français que Nice et la Savoie. Il ne faut pas
s’étonner, dès lors, d’y rencontrer parfois des attitudes inamicales voire hostiles…A vrai dire, les ultramarins sont un peu…ultras!

Quant à l’esclavage, il subsiste, hélas , dans certaines régions du monde, malgré l’article 1er de la Déclaration Universelle
des Droits de l’ Homme de 1948 qui affirme (je le rappelle) :
« Tous les Etres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit. Il sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns avec les autres dans un esprit de fraternité. »
Crime contre l’humanité, proclame la Loi Taubira de 2001…, dans le prolongement du crime de lèse-humanité dont parlait Victor Schoelcher…
Réparer le traumatisme est une nécessité, d’où l’obligation d’un travail de mémoire.
Mais, à titre personnel, je ne suis pas du tout partisane de lois mémorielles avec leur cortège de compassion et de repentance. Je crois juste, essentiel, de restaurer la mémoire raturée, comme l’écrit le poète Edouard Glissant dans son « Discours antillais ».

J’ai dit
E. T.
19 Mai 2017

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