ANESLADGODF, dans cette grotte.
LIBERTE – EGALITE – FRATERNITE
ORIENT DE PAU
RL LE REVEIL DU BEARN
MMTTCCSSMMTTCCFF,
Il me revient, au nom de tous les V/M/ de toutes les L/ du G/O/D/F des Orients de Pau et Orthez de vous dire quelques mots.
Lorsque nous avons proposé, aux V/M/ ici présents, comme sujet de la tenue de ce soir, de travailler ensemble sur les fondements du pacte social du XXI siècle, nous voulions montrer plusieurs choses.
Tout d’abord, que nos LL/peuvent travailler ensemble, lors de vraies réunions, sur des sujets ardus, difficiles et ambitieux. Nous voulions aussi démontrer que la méthode maçonnique est beaucoup plus efficace et féconde quand elle traite de prospective, que lorsqu’elle se contente de dresser des constats toujours identiques et confortables, maintes fois entendus en LL et qui ne sont, en réalité, que la démonstration de la difficulté à penser autrement. Nous voulions enfin marquer, comme une évidence, que la Franc Maçonnerie a des idées, et qu’il ne tient qu’à elle, et donc à ses membres, F/Maçons et F/ Maçonnes, d’oser s’attaquer à cette tâche ardues, osée, mais exaltante, d’imaginer une utopie pour un monde plus juste et plus éclairé.
Ces objectifs, sous tendus par le sujet de ce soir, ont suscité l’unanimité des six LL de Pau et Orthez, et c’est un signe patent de l’égrégore qui nous unit, et des orientations communes qui nous fédèrent, au-delà de nos différences et de nos spécificités qui nous nourrissent mutuellement.
Nous sommes six LL réunies ce soir, et il conviendra sans doute de passer rapidement à huit en s’associant dans une synergie toujours féconde, les LL de Tarbes. Pour l’anecdote, dans les congrès régionaux, quand on parle de nous, on parle de l’Orient Pau-Tarbes-Orthez-Lescar : c’est dire si nos relations privilégiées provoquent de l’étonnement, pour ne pas dire de l’envie. Alors je m’adresse à la L organisatrice de l’an prochain, et lui demande : « Mon F/ Prem/ Sur/ Chiche ? » J’ai d’ailleurs les excuses à vous présenter de la part de Patrick Almerge, V/M/ de la Propagation de la vraie Lumière, éloigné de l’Orient mais qui regrette de ne pouvoir partager nos travaux, et de Serge Bordes de la Paix, lui aussi absent pour des vacances lointaines, mais méritées.
La prospective, l’utopie, l’imagination, l’impertinence, l’inatteignable, le décalage, le pas de compagnon, voilà quel devrait être le terrain de jeu et d’investigation des Francs-Maçons en général, et ceux du G/O/D/ F/ en particulier. Moi, quand on me dit : « Ça ne marche pas. » Je vous le dis clairement, ça m’emmerde. Mais quand mon me dit : « Voilà comment peut être, cela pourrait marcher » Cela me passionne.
Alors, les esprits chagrins, et je vous le dis tout aussi clairement, conservateurs, s’empressent de dire : « Oui, mais comment faire, c’est difficile, c’est cher, on n’a jamais fait comme cela, et de mon temps on faisait plutôt comme ceci… voire pire : on a toujours fait comme ça… ». Et ceux qui ne veulent pas avancer, avancent pourtant le « comment faire », auquel il donne la primauté sur le « pourquoi faire ». Or, nous le savons tous, et il en a toujours été ainsi à travers tous les âges et tous les horizons, la volonté, l’enthousiasme, la fermeté de caractère, la persévérance, l’abnégation, et pourquoi pas, l’entêtement, ont toujours été plus forts que le renoncement et la facilité. De même, les bases morales, éthiques, les valeurs qui les sous-tendent, leurs principes fondamentaux, ont toujours été plus forts que les obstacles à un projet, un dessein, une utopie.
Regardez comment la valeur et la sacralité de la personne humaine ont avancé depuis les Lumières. Et si la barbarie existe encore aujourd’hui, c’est précisément, car nous considérons comme barbares des pratiques qui étaient la norme il y a encore quelques décennies.
Alors mes FF/ et mes SS, quittons le confort stérile de la certitude et du statu quo, pour le déséquilibre fécond et salutaire du questionnement et de l’imagination. Bref, en deux mots : osons l’inimaginable.
Mes FF/ et mes SS/, l’harmonie qui unit nos LLest l’œuvre commune de l’Orient de Pau-Tarbes et Orthez. Nous la devons à nos prédécesseurs, et à la mise en retrait de quelques velléités hégémoniques d’un autre âge. La Présidence des V/M/ de l’Adour est exercée par un des V/M/ de Tarbes qui a accepté de remplir cette mission, ce qui a reçu l’aval de tous les V/M/ présents ce soir. L’Orient de Pau est représenté au Collège Régional depuis trois ans, et l’année prochaine, ce sont deux postes clés qui lui seront confiés. Soyez assurés mes FF/ et mes SS/ du dévouement complet de ceux qui auront cette charge et qui travailleront certes, dans l’intérêt des LL du Sud et d’Espagne en général, mais qui par la qualité de leur implication et de leur travail, porteront haut les couleurs de nos Orients en particulier. Oui, Pau, Tarbes et Orthez sont unis et il ne tient qu’à nos successeurs de continuer ainsi. En ce qui me concerne, et dans les fonctions qui seront les miennes, je vous assure de tout mon soutien et de ma loyauté envers l’ensemble des V/M/ qui seront élus.
Dans trois semaines, se déroulera le premier tour des élections présidentielles. Les valeurs de notre République sont remises en question, sont en danger. Le Front National, qui est à nos portes, et je ne parle pas des graffitis de cette semaine, sous couvert de laïcité, appelle en réalité au racisme, à la xénophobie, à l’exclusion, au repli. Nous devons être dans nos vies profanes, mais aussi en tant que membre du GODF, les défenseurs de l’esprit des Lumières. Dans nos Loges, dans nos Orients, dans nos Régions, nous devons repartir au combat pour défendre l’altérité, la liberté, le droit à la différence, à toutes les différences.
Nos armes, ce sont nos principes : la tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi-même, la liberté absolue de conscience. Le manque de courage serait une désertion. Notre silence, une faute historique, engageant les générations futures. Notre responsabilité est immense dans ce monde qui se cherche un nouvel équilibre. La jeunesse, qui est notre devenir, s’implique, se mobilise, et nous observe et attend de nous des actes et des engagements fermes. Nous devons l’accueillir dans nos Loges et adopter nos outils aux formes nouvelles de lutte pour la sauvegarde de nos valeurs. Le monde change, nous devons nous réinventer et adapter l’extériorisation de ces valeurs au monde d’aujourd’hui. Nous ne pouvons plus faire et penser comme nous l’avons toujours fait.
Et cela, nous devrions en être capables car l’histoire de la Franc Maçonnerie, c’est l’histoire des utopies, c’est notre histoire. Alors, quittons le confort douillet des banquettes de nos temples pour rejoindre les brigades de la Liberté.
Ce combat passe par celui de la construction d’une Europe solidaire, consciente de son rôle à jouer, et qui n’a pas peur, ni de l’autre, ni des difficultés à venir. C’est dans la dimension européenne que la Franc maçonnerie retrouvera un nouveau souffle. Le Grand Orient de France doit s’y employer, et la Région 17 qui comprend 12 Loges d’Espagne en son sein, peut être à l’avant-garde et porteuse de ce projet. Les valeurs que nous devons défendre, sont celle d’une Europe fidèle à l’esprit d’accueil et de tolérance qui a toujours été le sien. L’histoire de l’Europe est celle de l’immigration, du commerce, de l’échange culturel, de l’enrichissement réciproque, de la porosité et de la diffusion entre les peuples, de ce qu’on pourrait appeler la pression osmotique des gens de cœur.
Une nation qui se ferme, un peuple qui se replie, une Europe qui abandonne ses valeurs, c’est un retour en arrière dangereux dans lequel le monde dans son ensemble aura tout à perdre. Nous avons été trop confiants, trop bien installés dans nos certitudes sur l’acquis des combats de nos grands-parents. Nous avons oublié les leçons de l’histoire et combien le renoncement, la peur et la lâcheté, sont inhérents à la nature humaine, et combien l’accueil et la générosité, le courage et l’engagement, la liberté et la fraternité, nécessitent d’énergie, d’enthousiasme, d’abnégation. Mais je préfère un Ambroise Bourdelongue à un Henri Dabadie. Ce n’est pas de mon fait, mais c’est la nature même de la Franc Maçonnerie, c’est son essence. La maçonnerie aime le courage : « Un franc Maçon, vit et meurt debout ». Elle se méfie des pleutres. L’obéissance et le conformisme sont plus simples que le courage et la volonté. Etre Franc Maçon, c’est résister. C’est résister à la paresse intellectuelle, c’est résister au confort, c’est résister à la routine, c’est résister à la facilité de l’abdication.
Mes FF/ et mes SS retrouvons notre honneur. Redonnons à la maçonnerie cette capacité infinie à relier toutes les femmes et les hommes à la surface de la Terre.
Cette mission, repose sur la force du travail de nos LL/Bleues. C’est en Loge que nous puisons nos ressources et que nous progressons et apprenons. Cette force formatrice de nos travaux, repose sur nos rituels et nos travaux symboliques, sur des collèges solides et dévoués, sur des VM respectés et soutenus. Sans la lumière de nos temples, nos structures obédientielles sont dans l’ombre. Sans votre travail et votre assiduité, notre Obédience, fut-elle la plus importante de France, n’est qu’un coquille vide. Nos Loges sont les éléments constitutifs de la dynamique de progrès individuel et de proposition collective du Grand Orient. Et j’en profite pour, en mon nom personnel, dire toute la joie que j’ai eue à travailler avec les V/M/ des Loges de Pau, Tarbes et Orthez, combien j’ai été touché par leur fraternité, et combien tous mes vœux les accompagnent pour leur futur mandat.
Mes FF/ et mes SS/, au nom de toutes les LL ici rassemblées, au nom de leur V/M/, je vous dis toute notre fraternité et notre dévouement, notre volonté farouche et inébranlable de faire triompher nos valeurs, et tout l’engagement moral et intellectuel qui est le nôtre pour construire un monde toujours plus juste et toujours plus éclairé.
Mes FF/ à tous les V/M/ de me rejoindre à l’Orient.
Au nom de Jean Michel, Driss, Jean Claude, Jean Lou et Jean Jacques, j’ai dit.
Xavier Alzieu, V :. M :. du Réveil du Béarn.
Se renier, c’est se dissoudre.