Le travail : une nécessité malheureuse
et/ ou un plaisir accessoire
A la femme Il dit : Je ne manquerai pas de multiplier les souffrances de tes grossesses. Dans la souffrance tu enfanteras ». Genèse Chapitre 3. Le moment de l’accouchement s’appelle le travail. A l’homme il dit : A la sueur de ton visage, tu mangeras ton pain jusqu’à ton retour au sol d’où tu as été pris ». Toujours Genèse chapitre 3. Travail-vie-douleur tout est lié. La femme en gésine donne la vie en travaillant et ce -jusqu’à l’invention de la péridurale -, l’homme se nourrit en travaillant et tous les 2 en souffrant.
A Rome le tripallium, à l’origine du mot travail, était « l’instrument à trois pieux » qui permettait d’attacher un cheval pour le ferrer ou un esclave pour le punir. Puis cet instrument du tourment de l’esclave vint nommer toute activité laborieuse à la fois asservissante et pénible. Travailler était le fait de l’esclave….
Je vais donc vous parler de ce mot que j’ai la chance, moi qui ne suis pas esclave, d’oser penser méconnaitre. Oui j’ai la chance d’aimer mon travail, oui j’ai la chance d’être-grossièrement- mon seul seigneur et maitre, oui j’ai la chance d’exercer un travail relativement bien rémunéré, oui j’ai la chance d’exercer un travail humainement valorisant, oui j’ai la chance de ne pas me vriller les lombaires au soulèvement fastidieux de centaines de kilos par jour, oui j’ai la chance de travailler en milieu climatisé et non sous les soubresauts de la météo, oui grâce à ce travail et à ce qu’il impose je peux passer régulièrement un soir hors du domicile conjugal, oui j’ai la chance de ne pas faire un travail répétitif, oui j’ai la chance d’exercer un travail dont je peux jauger les résultats, oui j’ai surtout la chance une fois la journée de travail terminée de pouvoir me glisser dans les plaisirs de…..Nous en parlerons tout à l’heure. Ces mots je les ai écrits dans une chambre d’hôtel en accompagnant mon fils à ces concours, quasiment en écriture automatique. je les ai jeté -au sens littéral du terme- sans critique, comme une base de…travail…Je savais que je voulais faire une planche sur le travail c’est tout, mais je ne savais pas encore quelle direction elle allait suivre.
Cette expérience est donc la mienne, je suis mon propre animal de laboratoire, les amis convoqués dans la suite de ma planche vont être là pour m’aider à penser mes propres dilemmes…. On ne peut parler d’une chose qui nous occupe tant qu’à partir de soi même, car le travail c’est le vacarme de la vie, ce sont ces quelques heures quotidiennes qui continuent de résonner tels ces gongs boudhistes qui ne cessent de vibrer une fois le coup de « marteau » terminé.
Ah oui 2 choses
Premièrement : Je ne peux parler que de ce que je connais, le travail occidental…… et là je suis sans illusion nous savons que la majorité de ce qui nous fait vivre est construit en Chine ou ailleurs mais loin de nous et dans d’autres conditions de …travail…….nous savons les privilèges qui sont les nôtres et l’hypocrisie sur laquelle nous sommes tous …occidentaux….assis. Envisager, une égalité du labeur c’est envisager un changement de paradigme à l’échelon de la planète …..l’idée est tellement immense qu’elle en devient inenvisageable, qu’on ne peut les concevoir ….., nous savons que nous sommes assis sur un système dont l’injustice le dispute à l’inique… Que faire ??? Attendre-travailler et espérer.
Deuxièmement : Mon vécu est du soft, loin de moi et de mon courage d’expérimenter le côté hard, de me plonger dans le monde « dur » du travail comme l’a fait Simone Weil (la philosophe avec un W pas celle de l’IVG avec un V. mais qui est aussi une grande dame) donc comme Simone Weil qui en décembre 1934 entre à l’usine, car je cite « tant qu’on ne s’est pas mis du côté des opprimés, pour sentir avec eux, on ne peut pas se rendre compte » donc, elle prolonge sa réflexion théorique sur le terrain. Jusqu’en août 1935, elle est successivement ouvrière sur presse, emballeuse et fraiseuse. Son témoignage est accablant : en usine, elle dit recevoir de manière indélébile la « marque de l’esclavage » (tri-pallium te revoilà). Mais c’est sur le plan moral que la dégradation s’avère la plus douloureuse : « Le fait capital n’est pas la souffrance, mais l’humiliation. » écrit-elle. Sa dignité humaine est rongée de l’intérieur parce que pour elle l’acte qui la constitue, penser, devient presque impossible devant l’enchaînement machinal : elle dit « La pensée se recroqueville comme la chair se rétracte devant le bistouri. On ne peut pas être “conscient”. » puis… après c’est une autre histoire…l’histoire de son courage, de son abnégation et de sa mort. Dignité- travail on en reparlera bientôt je crois…Ce vécu, je ne le connais pas mais ça doit malheureusement exister quelque part
Plus prés de nous Florence Aubenas qui une fois remise de son enlèvement quitte la Burqa pour s’immerger dans le monde des oubliés, des quémandeuses de CDD, dans le sale boulot du monde de la propreté, expérience qu’elle relate dans Quai de Ouistreham.
Enfin je terminerai par Marie Gueguen, une jeune chercheuse en philosophie des sciences, qui a travaillé six mois dans le drive d’un hypermarché. Dans cet article qui vous culpabilise de faire vos courses par Internet on découvre un nouveau prolétariat de manutentionnaires un taylorisme mutant qui fait croire aux salariés qu’ils doivent sans cesse battre des records, comme dans un jeu vidéo.
Vous remarquerez 3 femmes…Elles ont osées, elles sont sorties du confort, elles sont passées du spéculatif à l’opératif, elles ont franchi le Rubicon.
Ces 4 expériences peuvent se résumer dans une pensée d’Alain de Botton : « Pour les classes moyennes et supérieures, votre vie est votre travail, vous travaillez parce que vous aimez votre travail, vos collègues sont des amis. Mais la majorité de la population n’adhère pas à cette représentation : pour elle, le travail est un labeur qui permet d’abord de survivre : on travaille pour gagner de l’argent, la vraie vie est ailleurs, pendant le temps libre, avec les amis, la famille ». Ce qui nous ramène à cette classique dichotomie politique: à gauche, le travail est nécessairement une souffrance, à droite, le travail est un moyen de s’accomplir. Ce sont les deux grands mythes du travail : l’exploitation ou la réalisation de soi.
Réalisation de soi…jusqu’à amélioration de soi il n’y a qu’un pas..de soi et de la société…cela ne vous rappelle rien…nous sommes ici, en loge, en tenue. Le travail en loge, tous ces mots dans le rituel lié au travail : l’oeuvre maçonnique, l’heure du repos, …..oui le travail est une VERTU maçonnique.
Chaque matin nous nous levons pour les plus chanceux d’entre nous pour entamer notre journée de travail, le saut du lit constitue la rupture qui nous met dans la vie qu’on appelle active. 2 fois par mois nous nous levons et le rituel est ce pied droit qui nous permet de quitter le monde profane pour chausser les charentaises maçonniques.
ARTICLE IV de la constitution du GODF : La Franc-Maçonnerie considère le travail comme un des devoirs essentiels de l’homme. Elle honore également le travail manuel et le travail intellectuel.
Et moi au fait qu’avais je écrit dans ce moment d’écriture automatique, d’enfouissement en moi. Les images qui remontaient étaient elles profanes ou autres ?? Help, j’ai besoin de soutien et convoque quelques amis. Je plonge dans mes notes de lectures :
J’avais écrit : Oui J’ai la chance d’aimer mon travail et humainement valorisant.
Friedrich Hegel théorisait au XIX siècle que schématiquement le travail :
1 Permet de développer des qualités insoupçonnées : drôle d’idée… mais pas tant que çà…Travail profane je ne sais pas mais en loge nous améliorons l’homme et si ça c’est pas faire naitre des qualités insoupçonnées. Je suis convaincu que la Maçonnerie rend meilleur, nous construit, nous polit, enfin je pense que je suis devenu plus et par quoi…le travail en loge…Attendez qu’ai-je dit…le travail..
2 Nous amène à modifier le monde environnant en le peuplant de nos oeuvres. Tout comme le maçon contemple sa construction. Et ici ils promettent de continuer, au dehors du Temple, l’œuvre maçonnique…. Tiens donc on s’y retrouve
3 Approfondit la relation à autrui par la collaboration ou la reconnaissance. Alors là Oui et Hegel a d’ailleurs été un des premiers à identifier la demande et le besoin de reconnaissance dans la mesure où pour lui il est difficile de ne tenir notre identité que de nous même, nous avons besoin d’une confirmation par le regard de l’autre (là je rebondis sur le thème de l’an dernier). Nous gagnons donc notre humanité en travaillant. La collaboration ça me rappelle quelque chose….cette collaboration nous la retrouvons en loge lors des prises de parole dans la construction de la réflexion ou ensemble lors des planches communes, lors de l’étude des questions….Travaillons nous mieux ou à plusieurs, dans la solitude face à la plage blanche ou dans l’échange maçonnique….les 2 mes F:.et S:. et l’un se nourrit de l’autre sans prééminence mais dans la complémentarité de la continuité.
4 On en retire une fierté qui auto-entretient le processus. Ouais pas mal…. Fierté pourquoi ? Par l’effort fourni ? Grande question l’effort est-il consubstantiel au travail ?…la parole circule. Une fois que j’ai eu fourni le sujet à notre sémillant véné ma fille Melody m’a demandé conseil sur un texte d’un monsieur qui était encore pour elle un illustre inconnu. Henri il s’appelle….Il a écrit sur le rire..mais aussi : « La matière provoque et rend possible l’effort. La pensée qui n’est que pensée, l’oeuvre d’art qui n’est que conçue, le poème qui n’est que rêvé, ne coutent pas encore de la peine ; c’est la réalisation matérielle du poème en mots, de la conception artistique en statue ou en tableau, qui demande un effort. L’effort est pénible, mais il est aussi précieux, plus précieux encore que l’oeuvre où il aboutit, parce que grâce à lui, on a tiré de soi plus qu’il n’y en avait, on s’est haussé au dessus de soi même ». On s’est haussé au dessus de soi même. Donc il y a changement, il y a amélioration. Amélioration de l’homme et de la société, construction de soi, aide à la construction de l’autre. L’effort peut être pour nous dans l’extériorisation…..dans ces vérités acquises à porter hors du temple….dans le passage du spéculatif à l’opératif….dans la construction de la société meilleure et plus éclairée…dans notre place dans ce monde qui bouge, parfois régresse, mais en tout cas m’inquiète et me perds…
L’importance du travail dans nos vies est considérable il forme un lien majeur des relations sociales. Avant, en d’autres siècles, on s’enquérait de la famille ascendants et descendants, maintenant rapidement on demande la profession, histoire de situer autrui dans la sphère sociale. Mais heureusement, on peut relativiser cette notion en se souvenant que formellement nous ne sommes pas définis par notre activité. “Il faut que le “travail” perde sa centralité dans la conscience, dans la pensée, l’imagination de tous: il faut apprendre à porter sur lui un regard différent; ne plus le penser comme ce qu’on a ou n’a pas mais comme ce que nous faisons.” André Gorz. Je vais plus loin. On ne s’identifie pas à ce que l’on fait, mais à ce en quoi on croit. Nous avons laisser les métaux à la porte du temple. Ici égalité devant le travail et dans le travail. Nous sommes tous dans le travail. Nous croyons en ce que nous faisons. Mais… le focus de ce travail doit-il être le seul meuble d’une vie ? Ma vie se résume-t-elle a un « il est né, il a travaillé, il est mort » comme Heidegger l’a proclamé un jour en débutant un cours sur Aristote. Ouais, ici ouais, belle épitaphe maçonnique non ??….Mais finalement ce n’est que le lot de chacun d’entre nous ici, sans différence. Je n’aurai alors fait que mon devoir de maçon pour que peut être un jour en travaillant le maçon supplée au profane.
J’avais écrit : j’ai la chance d’exercer un travail relativement bien rémunéré.
Entre nous pas question d’argent, seulement de solidarité et d’anticipation. Illusoire de faire un travail sur le travail sans convoquer l’international, le capital Karl Marx. Si je l’écoute je ne travaille pas seul mais au sein d’une société où la plupart travaillent et s’échangent les produits de leur travail. Cela ne vous rappelle rien…Je poursuis… A moi seul je ne saurais ainsi produire tous les biens nécessaires à ma construction et c’est pour cela que j’ai besoin de vous mes F:. et S:.. Profaniquement le gain tiré de mon travail, me sert de monnaie d’échange. Certains ne gagnent rien en travaillant justement parce qu’ils utilisent tout le profit de leur travail pour vivre. Pour Marx, là était le moteur de l’aliénation du travailleur : « En se vendant lui-même, le travailleur s’aliène ». Et nous en loge, percevons nous toujours notre salaire? Souvent, surement autrement on ne reviendrait pas. En reste-t-il pour du superflu? Assurément, tout ce que je ramène chez moi, tout ce qui m’empêche de dormir après les tenues, tout ce qui me met en ébullition une fois allongé, qui me fait repenser à la planche, aux interventions, me donne des idées pour l’avenir, puis quelques bières aidant s’insinue dans le sommeil venant et fait que le lendemain à mon réveil je ne suis plus tout à fait le même mais peut être légèrement un autre.
J’avais écrit : j’ai la chance de faire un travail non répétitif
Le plaisir est dans l’apprentissage, la découverte nouvelle et imprévue, apprendre sans cesse, inventer sans fin, ressentir différemment, appréhender chaque jour une nouvelle approche pour se lever différemment chaque matin, que chaque premier pas ne soit pas le même que celui d’hier. Maintenant il y a les machines, les robots qui pourraient peut être un jour nous permettre de nous libérer de ces taches avilissantes et éternellement recommencées pour nous permettre de nous plonger dans des activités associatives, caritatives, sociales, utiles à l’homme et à la société….oui belle utopie, nous devons tendre vers et garder cette image. Ah oui la non-répétition c’est évident aucunes tenues ne se ressemblent car elles sont la vie, la vie construite par la création et l’intervention de chacun d’entre nous c’est pour ça…entre autres ..que j’aime ça. Ce travail élaboré en loge n’est plus seulement source de bien « amélioration de l’homme et de la société » mais aussi source de plaisir…Je suis par hasard tombé sur une belle triade écrite par Michel Serres qui pour moi caractérise le travail en loge : homogène, décentré et libre de mouvements. Mais je la prendrai en vrac. Le travail maçonnique nous décentre, nous amène parfois bien loin de la platitude du monde profane, de la courte-vue de l’ambiance médiatique et de l’immédiateté érigée en mode de fonctionnement universel. Le travail maçonnique décentre par le biais de l’écoute attentive -juste avant qu’elle ne soit ensommeillée – qui se dispense sur les colonnes, le travail maçonnique riche d’outils impose de plonger au fond de soi-même, de remettre en question dogmes et diktats, postulats et à priori. En ce sens il nous rend libre de mouvement, aptes à porter au dehors les vérités acquises. Et paradoxalement, à l’issue des tenues, cad demain après avoir entendu et écouter celle de notre F:. Patrick je sais que j’aurai le sentiment d’être plus dense, plus homogène, plus élaboré, plus sur, plus fort, plus ….construit et ainsi peut être plus juste dans ma vie et dans mes intentions.
Ce que j’aime dans le travail maçonnique, c’est ce travail par petit bout, par petits papiers. Je conçois le travail maçonnique comme un puzzle qui se construit lentement où chaque intervention met en place une pièce, pas à pas, tenue après tenue, là ou co-existe non seulement la création de celui qui planche, fruit de son travail mais aussi le sur-travail qui se crée sur les colonnes au gré des interventions et des réflexions qu’elle suscite. Comme son nom l’indique le travail maçonnique est ainsi un travail de construction, construction à l’aide de nos outils. Outils d’apprenti, outils de compagnons, outils de maitres, outils qui mènent vers l’infini et au-delà comme disait Buzz l’éclair.
J’avais écrit : J’ai surtout la chance une fois la journée de travail rémunérée terminée de pouvoir me jeter dans les plaisirs de…..
Le travail et après le travail ???? Le repos. L’heure du repos n’est pas arrivé…………..finalement on n’arrête jamais. Une fois le travail salarié profane accompli je n’aime rien tant que me plonger dans les plaisirs de l’Otium. Sénèque différentiait les Occupati qui travaillent et donc repoussent la vraie vie et les Otiosi qui pratiquent l’Otium cette période de reconstruction de soi et de son rapport au monde à travers les grands auteurs et la réflexion. C’est une sorte de retraite philosophique, une « escale » bienfaitrice où l’on chemine vers la sagesse en se vouant activement à l’étude et à l’implication dans la cité. A l‘époque les leçons des penseurs illustres étaient méditées, les merveilles de l’Univers contemplées. L’homme y était en harmonie avec sa nature propre et avec le monde, en un mot le bonheur stoïcien pour seul horizon. Je cite: « Ce qui t’attend dans ce genre de vie, c’est l’élévation morale […] l’art de vivre et l’art de mourir, une sérénité profonde». Avec le christianisme l’Otium est devenu prière, Dieu remplaçant les auteurs anciens. Et pour nous, la liberté de croire ou de ne pas croire mais l’injonction de travailler sur soi, l’obligation de transformer la colonne en un lieu de réflexion et de solitude, un lieu d’Otium ou peut être aussi ce « lieu d’Absence » de G. Sand loin du du travail profane mais peut être tellement proche du maçonnique, ce « lieu d’Absence » tellement nécessaire que quand on y a goûté il s’érige en indispensable pour se reconstruire, se ressourcer, se retrouver, car…c’est dans ce « lieu d’Absence » chez moi,…ici…que le travail devient plaisir et que nous pouvons peut être enfin jouir de sa vertu quasi érotique, le plaisir du et dans le travail….Pour terminer : Une dernière « Celui qui ne dispose pas des deux tiers de sa journée pour lui-même est un esclave » Nietzsche
C’est ainsi en quittant le monde du travail profane que nous les Occupati profanes abandonnons nos métaux pour rejoindre celui de la délibération, s’adonner à la réflexion philosophique, sociologique, fondamentale, symbolique et devenir ainsi ces Otiosi pensant qui visent le mieux vivre pour eux et les autres….C’est peut être là que nous donnons naissance à ce quelque chose qui nous dépasse, que nous nous mettons au service de la construction du soi et d’autre chose en gardant à l’esprit que l’essentiel finalement n’est que de prendre sa place dans la patiente construction d’un édifice infini : l’œuvre commune des hommes ….Ce travail n’est qu’une ébauche, il reste tant à dire et …à faire…
05/02/16