TENUE FUNEBRE DU 29/03/6008 au RdB

 

Tenue Funèbre

Nous voici réunis pour cette tenue funèbre, rite que nous pratiquons au moins une fois tous les 3 ans, comme une respiration, comme un cycle en cette période de renouveau de la nature.

  TENUE FUNEBRE DU 29/03/6008
Nous voici réunis pour cette tenue funèbre, rite que nous pratiquons au moins une fois tous les 3 ans, comme une respiration, comme un cycle en cette période de renouveau de la nature.
Toute notre année chemine comme une spirale sur laquelle nous progressons de quinzaine en quinzaine, avec des points forts comme les fêtes solsticiales, les banquets d’ordre, les tenues funèbres.
L’accomplissement de rites est aussi vieux que l’humanité et les découvertes archéologiques reculent sans cesse les premiers signes de cette forme d’abstraction.
Quand nous nous penchons sur notre passé lointain, nous constatons combien la vie est sacrée. D’où cette idée, très humaine, qu’il n’est jamais sans conséquence que retirer la vie, quel que soit l’être et parfois même, pour ce que nous considérons, aujourd’hui, comme des choses (terre, pierre…).
En conséquence toute atteinte à la vie demande son tribut. De même toute mort humaine à sa compensation, dans une naissance quelque part ailleurs oudans une proximité immédiate, ou dans des cérémonials comme celui que nous avons accomplis.
Que perpétuons nous quand nous passons la porte étroite encore dans les ténèbres, sinon ce souffle, cette respiration ? Notre atelier se renouvelle sans cesse, dans des cycles courts où longs, La chaîne qui nous lie à nos prédécesseurs se constitue de ce que nous nommons des maillons dont la forme symbolique est encore le cercle. Une chaîne qui se rompt et se ressoude inlassablement.
Ainsi, c’est un ensemble qui progresse, chaque maillon devenant plus fort et renforçant à son tour la chaîne. Jusqu’à la rupture d’un jour fatal ou une vie s’éteint et où une étoile s’allume au firmament des adeptes de l’Art Royal. Alors il nous faut conjurer l’horreur du cadavre et reformer cette chaîne, un moment rompue,
et par notre action illuminer l’orient de l’esprit de nos FF dont l’enveloppe charnelle est tombé comme une vielle écorce. Ils ne sont pas morts pour nous. Seul des atomes de matière gisent sous la dalle, dans leur retour au tout originel. L’esprit et leur foi nous restent.
Trois FF ont rejoint l’Orient Eternel. Il se trouve que je les ai tous côtoyés, à des degrés divers.
Marian BEREZOWSKI : 25 années consacrées à la Maç.°. Né le 30/mai/1928, Initié le 15/mai/81, Compagnon le 1/juin/1984, Maître le 3/mai/1985. Ce fut un F.°. très sociable, qui excellait dans les rapports humains. C’est ainsi qu’il devint président d’Interflora. Nous avons des FF dans toutes les corporations.
Jean LADOUSSE :48 années consacrées à la Maç.°.. Né le 30/octobre/1924. Initié en 1958,Compagnon en 1960, Maître en1961.48 ans à défendre nos valeurs. Musicien il avait su créer et animer une fanfare et une harmonie. Harmonie était un terme qui lui convenait parfaitement, car j’ai le souvenir d’interventions toujours constructives et pondérées. Un homme qui pratiquait la fraternité.
Roger PONCOT : 55 années consacrées à la Maç.°.. Né le 6/avril/1921.Initié le 14/décembre/1952, Compagon le 25/novembre/1953,Maître le 28/décembre/1955. Nous nous sommes découverts sur la tombe d’un F .°. au cimetière de Billère en 1991. J’étais jeune Ap.°.
Ce fut un moment inoubliable. Il aimait à parler de son métier de « flic ». Et, il en parlait comme nous aimerions que tous nos policiers en parlent. C’était un modèle de serviteur de la République, un vrai ! Ses qualités firent qu’il fut choisi pour gérer les gens du voyage. C’est une mission ardue entre toutes. C’était un homme dont tout un chacun pouvait dire : « c’est un type bien ». Un modèle pour nous tous.Nous les associons tous le trois aujourd’hui dans un hommage collectif.
Les mythes, les rites, les mots, conservent la trace de la psychologie profonde des hommes.Le mot mort est terrible. Pourtant il est bien terrestre comme d’autres mots : mur, mal, mare, mais aussi mère. En vieux français, comme en occitan, la mort se prononçait MOUR.
Alors le mot Amour prenait tout son sens : L’amour prive de la mort en quelque sorte. L’amour prive la mort de sa victoire. Décomposons le mot mort : aime (M) l’eau (O) l’air (R) et la terre (T). Il y manque le feu de la résurrection. Le Héros est celui qui a transformé le M Matriciel en F, le F du Feu. Il est devenu Fort comme l’esprit, il a vaincu la mort.
Cette oeuvre nous l’accomplissons collectivement, ici et maintenant, et pour demain. En créant des liens :
Liens entre le passé et le présent POUR le futur.
Lien entre le passé et l’éternité

Liens entre Humains
Lien avec soi
Lien avec l’essentiel, lien avec l’universel.

C’est ce que nous symboliserons tout à l’heure par la chaîne d’union. Ceux qui sauront s’y abandonner constateront qu’il s’y passe quelque chose. Nous avons coutume de nommer cela l’Egrégore.
Alors se réalise une expérience élevée et mieux expliquée par les paroles immortelles de Shakespeare :
« La mort vint à lui pour mourir et, la mort étant morte, il n’y a plus de mort »
 
BL 29/03/6008

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