Planche d’ouverture des travaux
Planche d’ouverture des travaux par le F:. Or:.
Planche d’ouverture des travaux.
par le F:.Or:.
Vénérable Maître et vous tous mes frères en vos grades et qualités,
Vous voudrez bien pardonnez ma maladresse, je suis un Orateur en Contrat Nouvelle Embauche avec période d’essai de un an renouvelable une fois si le coeur et l’inconscience vous en disent…
Il me revient l’honneur de lancer le travail de cette nouvelle année maçonnique.
Alors tous mes voeux ! Tous mes voeux ! Que 6006-6007, vous apporte, santé, joie, succès ! Mais surtout en ce qui me concerne, en tant qu’Orateur, que cette année vous apporte travail, rigueur, tolérance, fraternité.
Je voudrais si vous le voulez bien, revenir sur notre essence même, sur notre raison de nous rassembler ici, sur ce qui est tellement habituel qu’on fini par le vider de son sens, tel le bonheur quotidien masqué par les brumes de la routine : je veux parler de l’article premier de notre constitution. C’est sur celui-ci, qu’en mon âme et conscience, je construirai toutes mes prises de parole.
« La franc- Maçonnerie, institution essentiellement philanthropique, philosophique et progressive, a pour objet la recherche de la vérité, l’étude de la morale, et la pratique de la solidarité ; elle travaille à l’amélioration matérielle et morale, au perfectionnement intellectuel et social de l’humanité. Elle a pour principe la tolérance mutuelle, le respect des autres et de soi même, la liberté absolue de conscience. Considérant les conceptions métaphysiques comme étant du domaine exclusif de l’appréciation individuelle de ses membres, elle se refuse à toute affirmation dogmatique. Elle a pour devise : Liberté, Egalité, Fraternité. »
Ces mots sont sacrés, au sens premier du terme, c’est à dire non profanes.
Pourtant je me méfie du sacré. Il est souvent religieux au mieux, parfois sectaire et souvent obscurantiste. Notre rituel fait apparaître des valeurs républicaines de laïcité, de liberté absolue de conscience, d’égalitarisme, de salut de l’homme par la science, l’art, la connaissance, d’universalisme, de progressisme et de tolérance. Pour nous le miroir, c’est l’Autre. Notre morale cartésienne exige réflexion et déduction, voire introspection. Notre besoin de justice héritée des lumières, de Voltaire, de Zola, de la Commune, exige une liberté totale de parole. Nos lumières à nous, l’Equerre, le Compas, avec notre seul livre sacré, notre livre des Lois : la Constitution et le Règlement Général complété par le Règlement Intérieur, sont plus proches des Lumières rationalistes, que des lumières ésotériques qui ne sont, cependant, loin de là, exclues.. Le respect des lois et des traditions n’implique, toutefois pas, l’immobilisme.
Notre rituel lors de l’Initiation est basé sur une re- naissance. La naissance c’est la vie, et la vie c’est le mouvement. Nous n’avons pas besoin de Grand Architecte, car notre référence à nous, c’est l’Autre. Celui qui est mort, respecté par l’usage de la tradition, et celui qui naîtra respecté par l’adaptation nécessaire de nos us et coutumes aux réalités d’aujourd’hui. Je ne reprendrai pas à mon compte la formule révolutionnaire de Rabaud Saint Etienne: « l’Histoire n’est pas notre code », mais, ne le nions pas, le monde a changé : les communautarismes ne sont plus les mêmes, nos rapports aux autorités, nos aspirations, nos modes de consommation ont changé, des droits et des acteurs politiques nouveaux ont fait leur apparition (les minorités ethniques, les femmes, les jeunes), et il ne sert à rien de se voiler la face ou de faire l’autruche, enfonçant la tête dans le confort moelleux des coussins soyeux de nos habitudes, de notre train-train intellectuellement anesthésiant.
Une réforme de l’Obédience va voir le jour. Elle a suscité une grande participation de l’ensemble des loges, et parmi celles-ci, grâce à certains d’entre nous présents ce soir, du Réveil du Béarn. C’est dans la nature même de notre démarche. Nous devons polir la pierre brute, suivre notre parcours maçonnique, voyager, rechercher, améliorer, progresser, travailler, autant d’expressions dynamiques tirées de notre rituel. Notre respectable loge, ne s’appelle t-elle pas « Le Réveil » ? Tout un programme.
Alors mes frères, dans la mesure de mes petits moyens, je mettrai les textes que j’ai l’honneur de défendre, au service de l’Atelier et de son Vénérable Maître, pour que, tous ensemble, nous soyons dignes de nos anciens en ciselant la maçonnerie de demain.
« Vive la Maçonnerie Universelle », souhaitons lui, à elle aussi, une bonne année.
J’ai dit.