Les abeilles

Les abeilles
La symbolique de l’abeille en maçonnerie.

 LES ABEILLES
 
V.:M.: et vous tous mes FF.: en vos grades et qualités
.
Cette planche  initialement prévue lors d’un tenue  il y a 4 ans avait  été retirée de l’ordre du jour par un VM soucieux de son horaire ( il y en a ! ). Certains plats supportent d‘être réchauffés d’autres non , vous seuls pourrez vous prononcer sur le goût  de celui-ci mais je peux vous indiquer qu’à la lumière de mes expériences et notamment celle à ce plateau, elle s’est enrichie d’un certain nombre de réflexions.
Le titre de cette planche sera « Les Abeilles ». Pourquoi ai-je eu l’idée de tracer cette planche de nature symbolique sur ce sujet ?

Certains FF.:se souviennent peut-être que lorsque nous avons refait le revêtement des murs du temple et en enlevant l’ancien papier nous avons trouvé peint sur les murs de l’Orient des abeilles. Ces abeilles ont réapparues récemment lors de nos travaux du mois de juillet. Le mur ayant dû subir un enduit, en signe de souvenir, nous avons laissé une abeille apparente pour les générations maçonniques futures.

L’abeille symbole maçonnique. Que dit le BOUCHER ? Rien, il est muet sur ce symbole. Il aborde le symbolisme des outils maçonniques, l’équerre et le compas, le maillet et le ciseau, la perpendiculaire et le niveau, la règle et le levier, la truelle. Il n’oublie ni le pain, le soufre, la cruche d’eau du cabinet de réflexion. Il parle de l’aigle, du lion, du taureau. Il explique la symbolique des chiffres, du 3 et de ceux qui suivent mais sur les  Abeilles, rien du tout.

L’Encyclopédie maçonnique est, elle aussi, muette sur le sujet. Et pourtant les abeilles font bien partie de nos symboles puisque des FF du Réveil du Béarn,  donc de vrais FF.: s’il en était, en avaient doté l’Orient. Un moment une mauvaise pensée m’a traversé l’esprit. Si les abeilles sont si peu présentes ne serait-ce pas qu’elles sont du genre féminin ? Que par ailleurs seule la Reine a autorité dans la ruche. C’est très certainement une mauvaise raison.
L’abeille est un insecte hyménoptère de la famille des Apoïdés. Les abeilles sont de petits insectes qui bourdonnent. Un groupe d’abeilles est formé : d’ouvrières, d’une reine et des mâles.

Il existe 4 sortes d’abeilles : les abeilles des sables qui mesurent entre 5 et 15 mm, les abeilles tapissières qui tapissent et scellent les cellules de leurs nids avec des morceaux de feuilles, les maçonnes qui utilisent de la terre pour leurs nids et l’abeille domestique. Les abeilles domestiques appartiennent toutes à une seule espèce bien qu’il y ait plusieurs variétés.

 Les mâles : on les appelle faux-bourdons à cause du bruit de leurs ailes qui rappelle celui des bourdons. Plusieurs centaines de mâles vivent dans une ruche. Leur trompe étant trop courte pour butiner les fleurs, ils sont incapables de s’alimenter seuls. Les ouvrières les nourrissent donc avec du miel. En consommant du miel ils produisent la chaleur nécessaire au développement des œufs.

Les faux-bourdons qui s’accouplent avec la reine lors du vol nuptial meurent aussitôt après. Les autres mâles restent dans la ruche jusqu’au mois d’août puis en sont chassés par les ouvrières.

La reine est la mère de toutes les abeilles de la ruche. Elle vit environ cinq ans durant lesquels elle pond jour et nuit près de mille cinq cent œufs toutes les vingt-quatre heures. Les ouvrières la nourrissent pendant toute sa vie avec la gelée royale. La reine reste enfermée dans la ruche où elle est née. Elle ne sort qu’à l’occasion du vol nuptial pendant lequel elle s’accouple avec les faux-bourdons.

Environ une semaine après sa naissance, la jeune reine s’envole hors de la ruche. Elle est poursuivie par tous les mâles de toutes les ruches des environs. Seuls les plus rapides arriveront à s’accoupler. La reine rentre ensuite à la ruche et, quelques jours après, elle commence à pondre.

Par ailleurs les abeilles ont un langage et communiquent  entre elles. Suite à une expérience au cours de laquelle une abeille isolée ayant découvert un butin et qui est marquée avant de retourner à la ruche, on constate qu’un groupe d’abeilles parmi lesquelles ne se trouve pas la première, se rend au même endroit. Il a donc fallu que la messagère ait informé ses compagnes.

En effet, rentrée à la ruche, elle s’est livrée à une danse que les autres ont suivie avec excitation. Cette danse peut prendre deux formes : soit un simple cercle, si le butin se trouve à moins de 100 m de la ruche, soit un huit si le butin est à rechercher entre 100 m et 6 km. L’inclinaison de l’axe par rapport au soleil indique la direction du butin, et la rapidité de la danse précise la distance. Les abeilles disposent d’un système de communication. En effet, on retrouve les caractéristiques principales d’un langage.

L’abeille peut être parasitée par le varroa qui est un acarien de la taille d’une tête d’épingle. De nombreuses soies  lui permettent de s’agripper à l’abeille pour se nourrir de son hémolymphe – ou si on veut de son sang – en perçant  sa carapace.

Voilà donc pour l’entomologie. Pour ce qui est du symbolisme elle représente l’éloquence, la poésie et l’intelligence. Une abeille se serait posé sur les lèvres de Platon au berceau. Virgile estime que les abeilles renferment une parcelle de l’Intelligence divine

Les abeilles assurent la pérennité de l’espèce, mais aussi, prises individuellement en tant qu’animatrices celle de l’univers, entre terre et ciel. Elles en viennent à symboliser le principe vital, à matérialiser l’âme. C’est ce double aspect collectif et individuel, temporel et spirituel qui fait la richesse de leur complexe symbolique.

Saint Clément d’Alexandrie  écrit : »Va voir l’abeille et apprends comme elle est laborieuse, car l’abeille butine sur les fleurs de tout un pré pour n’en former qu’un seul miel.

« Imitez la prudence des abeilles », recommande un philosophe du Moyen âge (Théolepte de Philadelphie * (1250-1326), et il les cite comme un exemple, dans la vie spirituelle des communautés monastiques.

Dans l’ancienne Egypte  les abeilles naissaient des larmes du dieu solaire Râ. Du fait de son ambivalence – la douceur du miel et la punition du dard- l’abeille est parfois l’emblème du Christ. Pour sa part le Coran, décrit le miel comme le premier bienfait que Dieu a donné à la terre et selon le prophète le miel rend la vue, conserve la santé  et ressuscite les morts.

Dans les pays slave la légende rapporte que les abeilles ont été crées par Dieu alors que la guêpe a été crée par le diable .On attribue, toujours dans cette région, la sainteté et la virginité à l’abeille.

Les Celtes se réconfortaient avec du vin miellé et de l’hydromel. L’abeille, dont le miel servait à faire de l’hydromel ou liqueur d’immortalité, était l’objet, en Irlande, d’une étroite surveillance légale. Un texte juridique gallois dit que la noblesse des abeilles vient du paradis.

Dieu répandit sa grâce sur elles et c’est à cause de cela qu’on ne peut célébrer la messe sans la cire. En gallois l’origine du mot cire signifie « parfait » ou « accompli. »  Le symbolisme de l’abeille évoque donc, chez les Celtes comme ailleurs, les notions de sagesse et d’immortalité de l’âme.

L’abeille représente un être de feu. Elle est l’image des prêtresses du Temple, les Pythonisses, les âmes pures des initiés, l’Esprit, la Parole. Elle purifie par le feu et elle nourrit par le miel. Sur le plan social, elle symbolise l’ordre, la prospérité, l’ardeur belliqueuse et le courage.

Au symbolisme de l’abeille s’associent les symboles attachés au miel et à la ruche.

Dans la Bible et plus exactement dans le Cantique des cantiques, long poème d’amour il est dit :

Tes lèvres, ma fiancée,
Distillent le miel vierge.
Le miel et le lait sont sous ta langue.
J’entre dans mon jardin, ma sœur, ma fiancée,
Je récolte ma myrrhe et mon baume,
Je mange mon miel et mon rayon,
Je bois mon vin et mon lait.

Le miel dans la littérature orientale a souvent une connotation érotique. Il est souvent considéré comme source de vie et d’immortalité. Le miel représente la connaissance, le savoir, la sagesse. Les Athéniens offraient du miel au Grand Serpent pour qu’il reste dans sa grotte.  Dans la religion grecque le miel est le symbole de mort et de vie, d’engourdissement et de bonne vue.

Dans le livre de l’Exode, Dieu nourrit son peuple avec la manne dont il est dit que «c’était comme de la graine de coriandre, c’était blanc avec un goût de beignet au miel  »

Du fait de la transmutation du pollen  par l’abeille le miel représente la transformation initiatique, l’intégration achevée de la personne. Par le butinage l’abeille permet aux fleurs de se transformer en fruits qui sont la continuation de l’espèce. Sans abeilles les espèces disparaissent . Pour nous maçons, notre
parole, notre témoignage porté au dehors de notre loge, de notre ruche, ne crée-t-il pas des fruits nouveaux qui eux aussi pourront développer nos idées?

Pour ce qui est de la ruche le symbolisme est transparent. La ruche c’est la maison commune, l’atelier ou tous travaillent au même but. Le bruit de la ruche s’apparente à celui de l’usine, de l’atelier.

Alors que le scarabée est le symbole du monde, l’abeille est celle du roi parce que les abeilles sont soumises à un gouvernement régulier.

Je me suis posé la question de savoir pourquoi Napoléon avait choisi l’abeille comme symbole. Certains auteurs y voient des feuilles de Lys, l’Empereur pour sa part écrit :

« Ce choix de l’abeille impériale fut longuement discuté. Saviez-vous qu’à l’origine, les fondateurs de la dynastie Franque l’arboraient sur leurs écus ? J’ai considéré que cela représentait à la fois un hommage, un souvenir et également une source d’unité entre les différents peuples qui forment l’Empire. S’il peut également rallier les Royalistes et autres aristocrates, vous m’en voyez heureux. Je ne suis ni Bonnet Phrygien ni Talon Rouge ; je suis National. Et à ce titre, rien ne doit être laissé au hasard pour cimenter l’Esprit européen que je considère comme étant l’Avenir de ce continent. Si les ennemis de l’Empire y voient une fleur de lys stylisée, et bien j’en suis fort heureux et me garderai bien de les en dissuader si cela peut tendre à amadouer les tensions et éviter les guerres. »

Dans le Dictionnaire Philosophique, Voltaire  s’est intéressé aux abeilles plus d’ailleurs pour contester les connaissances qu’on avait à l’époque que pour porter un regard philosophique sur leur activité.

Figuration de l’âme et du verbe en hébreu le mot « abeille »  « deborah »** à pour racine  le mot phénicien « Dbr » qui veut dire  » parole ». Pour sa part le miel en hébreu se dit  « devash ».

Symbole de l’âme, elle est parfois identifiée à Déméter dans la religion grecque, où elle peut figurer l’âme descendue aux enfers ; ou bien, au contraire, elle matérialise l’âme sortant du corps. On la retrouve au Cachemire et au Bengale, et dans de nombreuses traditions indiennes d’Amérique du Sud, ainsi qu’en Asie centrale et en Sibérie. Platon, enfin, affirme que les âmes des hommes sobres se réincarnent sous forme d’abeille.

 L’abeille symbolise encore l’éloquence, la poésie et l’intelligence. La légende concernant Pindare et Platon (des abeilles se seraient posées sur leurs lèvres au berceau) est reprise par Ambroise de Milan ; les abeilles frôlent ses lèvres et pénètrent dans sa bouche. Le propos de Virgile selon lequel les abeilles renferment une parcelle de la divine Intelligence reste vivant au Moyen Age. On retrouve ici la valeur symbolique du bourdonnement, véritable chant, de l’abeille.

Un texte juridique gallois dit que la noblesse des abeilles vient du paradis et c’est à cause du péché de l’homme qu’elles vinrent de là.

Voltaire dans son Dictionnaire Philosophique parle assez longuement des abeilles. Il dit notamment que  » les abeilles peuvent paraître supérieures à la race humaine en ce qu’elles produisent de leur substance une substance utile « 

Des abeilles sont figurées sur les anciennes monnaies d’Athènes .Sur les monnaies des Cyclades elles rappellent le culte d’Aristée, berger célèbre dans la mythologie , fils d’Apollon et de la nymphe Cyrène .Les Anciens en firent l’emblème de la douceur , de l’agriculture des poètes. Trouvées dans le tombeau de Childéric on suppose qu’elles étaient le symbole de la tribu des francs, comme Napoléon l’a expliqué.  Le pape Urbain VI portait des abeilles dans ses armoiries.

Lors de ma recherche documentaire j’ai découvert qu’il existait un lien entre les abeilles et les anciennes croyances basques. Sur les contrebas de la forêt d’Iraty , sur la commune de Mendibe , à proximité de la maison LAKOA, des maçons ( opératif faut-il le préciser ) ont construit un mur  en y prévoyant une grande niche de 2 mètres de long sur 1.50 mètre de hauteur  dans laquelle ils logèrent de 7 à 15 ruches . On peut y voir bien entendu un aspect pratique et alimentaire mais aussi symbolique .

Le seuil de la maison au pays basque est ouverte vers le soleil et comme le soleil imprègne la ruche le soleil imprègne la maison et la prêtresse qui l’habite . En effet il faut savoir que le même mot « anderea » désigne à la fois la maîtresse de maison et la reine des abeilles . On disait d’ailleurs au Pays basque qu’une maîtresse de maison était aussi travailleuse qu’une abeille . On disait aussi : « n’allez pas chercher chez le voisin l’essaim qui s’est envolé de votre rucher , car cela vous porterait malheur ».

Lorsque que l’ancien maître d’une maison décédait , le nouveau maître se présentait au rucher. Il s’adressait aux abeilles en disant : «  Abeilles , écoutez moi : votre ancien maître est mort , je suis désormais votre nouveau maître , faîtes du miel pour moi »

A partir de toutes ces constations quels symboles la maçonnerie peut-elle tirer de tout cela ? Pourquoi les FF.: qui nous ont précédés ici ont-ils orné l’Orient d’abeilles ?

Déjà la ruche, cette maison bourdonnante que l’on compare plus naturellement à un joyeux atelier qu’à une sombre usine, s’apparente à une loge.

Notre loge quelque part est une ruche. Nous en sommes les abeilles. On peut parfois regretter que cette ruche ne bourdonne pas assez faute d’abeilles présentes.  Mais qui est la reine de cette ruche, qui est celle que nous alimentons et qui pond les œufs. Cette reine c’est nous tous , pris collectivement. Nous sommes à la fois une partie de cette reine et les ouvrières  qui apportent à l’intérieur de la Loge ce que nous avons pu récolter à l’extérieur. Notre pollen à chaque intervention est certes de plus ou moins bonne qualité, il est plus ou moins pur, plus ou moins riche mais il existe et il nourrit cette reine que nous représentons tous. Nous sommes dans cette dualité de représentation. Les œufs peuvent représenter à la fois les idées que nous portons à l’extérieur mais aussi les profanes à qui nous avons révélé la lumière.

Les FF.: comme les abeilles ramènent du monde profane, de l’extérieur de la ruche, des matériaux qui vont servir à fabriquer notre miel à tous, les connaissances supplémentaires dont notre esprit se servira.

Comme la ruche, l’atelier du maçon est organisé et  laborieux. La discipline représentée par notre rituel y règne mais sans notre initiation tout comme l’abeille sans ses ailes  ne serait qu’une autre fourmi, notre assemblée se veut novatrice, créatrice, agitant des idées et allant les porter à l’extérieur. Comme l’abeille butine le fragile parfum des fleurs pour le transformer en miel nous recherchons à travers nos idées l’amélioration de l’homme et de la Société. Comme les abeilles entre ciel et terre, entre l’opératif  et le symbolique nous cherchons à nous améliorer et par là même à améliorer l’humanité.

Si nous faisons toujours ce rapprochement à l’abeille  nous pouvons aussi évoquer le varon qui détruit l’abeille et donc la ruche. Nous connaissons tous des LL.: qui à un moment ou à un autre se sont délités rongés par des varons que sont l’intolérance, la manque de respect, la cordonnite ou l’oubli d’une promesse faite à notre entrée en maçonnerie : laisser les métaux à la porte du Temple.

Mais ce n’est certainement pas ici que nous pourrions trouver de tels agissements!

Le XIVème dalaï-lama à écrit :

La loi de la nature dicte que, pour survivre, les abeilles doivent travailler ensemble. C’est pourquoi elles possèdent d’instinct le sens de la responsabilité sociale. Elles n’ont ni constitution, ni loi, ni police, ni religion ou formation morale, mais, en raison de leur nature, la colonie survit. Nous, êtres humains, avons une constitution, des lois et une police. Nous avons des religions, une remarquable intelligence et des cœurs doués d’une grande capacité d’amour. Nous possédons de nombreuses qualités extraordinaires mais, dans la pratique, je crois que nous nous situons loin derrière ces petits insectes. A certains égard, je pense que nous sommes plus démunis que les abeilles.

Maintenant mes FF.:, comme les abeilles je vais vous laisser apporter dans cette ruche , pardon dans cette Loge, votre miel.

J’ai dit , V.:M.:.

Publié le 21/02/2009 | Lu le 21/02/2009 | Apprenti

Ajouter au favori
De la communication… en loge
Les dangers d’Internet et du retour à la méthode maçonnique.
[if gte mso 9]><xml> Normal 0 21 </xml><![endif]
DE LA COMMUNICATION…EN LOGE
 
Ça m’a pris comme un accès de colère, une impulsion, une envie irrésistible d’exécuter ces 5mn d’actualité sur la communication et sur notre comportement. Depuis longtemps les médias nous assènent leurs multiples vérités et comme ils disent en fin d’émission : « Voici ce que vous devez retenir de l’actualité ».
Ainsi en 2mn, grâce aux micros trottoirs ou aux interviews télévisées nous savons ce que pense la population concernant n’importe quel sujet.
Il est de bon ton de laisser s’exprimer les auditeurs, et selon la couleur politique de la station,  l’opinion des auditeurs, qui téléphonent spontanément, peut être l’inverse d’une radio à l’autre.
Ainsi ce matin j’ai entendu « Il est faux d’affirmer que les békés, en Guadeloupe, possèdent le sol, je connais  aussi des noirs qui sont  propriétaires »  et sur une autre radio « 1% des blancs, en Guadeloupe, possèdent 55% des richesses ».Comment avoir une analyse juste avec de tels procédés.
Nous aimons mettre, dans des classes, des catégories, des cases, c’est simple et sécurisant. Ainsi à coup de clichés on construit le racisme et la haine de l’autre.
Commençons par les expressions sur la couleur de peau.
Les asiatiques, les jaunes, certes cultivés, sont fourbes et secrets. Les peuples d’Afrique Noire sont nonchalants, voire fainéants. Sauf Christophe. Les arabes sont très dangereux, surtout en ce moment, d’abord ils ne sont pas catholiques, et en plus fainéants, et fourbes. Avec quelques bémols bien surs,  les tunisiens sont de gentils maghrébins, alors que les algériens cumulent : trahison de nous avoir enlevé l’Algérie française, ils volent le travail des français et font plein d’enfants pour toucher les allocs. Vous verrez que notre belle France sera bientôt islamique.
Les peuples d’Amérique du Sud sont soit des gauchos ou des paysannes péruviennes, avec le petit chapeau ou des producteurs de drogue.
 Les USA par contre viennent de redorer leur image avec Obama, c’est bien !
A vous de rajouter les pays auxquels vous pensez.
Passons maintenant aux origines géographiques
Les Belges sont rigolos, un peu inculte au contraire des Suisses qui sont polis, propres, puisqu’ils blanchissent l’argent, mais très lents.
Maintenant les réputations : fort comme un Turc, poilu comme un ou une Portugaise, guerrier comme un Allemand, incompréhensible comme  un Anglais, dangereux comme un Chinois, maffieux comme un Italien du sud ou Russes maintenant, Tzigane comme un Roumain et je vous laisse la réputation des Grecs en cadeau.
Je mets en bloc, pour finir cette énumération, tous ces peuples Saoudiens, Afghans, Irakiens, Kazakhes tous chiites ou sunnites et qui nous inquiètent de par : leur religion, le terrorisme et qui possèdent le gaz et le pétrole. PEUR !
Et dans notre pays les Chtimis sont conviviaux mais alcoolos, les Auvergnats pingres, les Bretons têtus, les Corses fainéants et terroristes. Quand aux Basques et aux Béarnais je vous laisse le choix.
Voici donc tout le monde bien calé dans sa catégorie et je n’ai fait là qu’une légère énumération.
Les visions évoluent avec le temps, les Russes étaient tous des communistes, c’était pratique, maintenant ce pays ne ressemble plus à rien, dans quelle case mettre !
Et les juifs ! Non pardon Israël, de 1950 à 1980 le peuple d’Israël faisait l’admiration de la France, aujourd’hui c’est l’inverse. Lors de la guerre des 6 jours les médias français montraient les chaussures des bouniouls égyptiens que les braves soldats de la Haganah avaient fait fuir. Aujourd’hui les israéliens ont perdu leur prestige au profit des gentils palestiniens. Le problème palestinien existait déjà bien avant les accords de Camp David.
Juste une remarque : dans l’imaginaire des français et de certains catholiques intégristes  le juif est spécial, toujours dans le commerce, toujours en quête d’argent, même malhonnêtement gagné.          
Quelques clichés sur les catégories professionnelles 
 Les fonctionnaires sont des fainéants qui ne connaissent pas le chômage et les  pires sont les enseignants, qui outre leurs 5 mois de congés, trouvent moyen d’être en grève régulièrement.
Que ce soit à la poste, à la SNCF, à l’EDF, à l’ANPE, bref tout ce qui touche les services publics, nous ne trouvons que  privilèges, avantages et impunité.
A contrario dans le privé on gagne beaucoup plus et on peut trafiquer, exemple les commerçants. Les mêmes commerçants affirmant toujours que les charges vont les tuer. Une catégorie méprise l’autre.
De plus, lorsqu’un groupe est formé et s’exprime il est traité de lobby par la partie adverse.
Tout est  largement entretenu pour tout opposer : les jeunes contre les vieux , les actifs contre les chômeurs, les écolos contre les paysans, les artisans contre les fonctionnaires, les bons français contre les immigrés, etc.
 L’ennemi est celui que nous ne connaissons pas et dont on nous a dit que….aujourd’hui la délation des sans-papiers est redevenu un sport national. Souvenirs, souvenirs…
J’en ai terminé avec cette énumération, ces élucubrations, à vous de regarder autour de vous si ces formes de racisme ne perdurent pas encore.
Depuis quelques temps sur la toile, puisque c’est ainsi que nous avons nommé ce moyen de communication, j’ai pu voir passer bon nombre de mails qui m’ont interpellé comme l’on dit aujourd’hui.
Il existe de nombreux cites permettant de s’exprimer et je pense que c’est un excellent moyen d’expression. Mais quand des FF se répondent sur des sujets  avec une certaine violence, je suis inquiet. Alors que faire pour remédier à cette gangrène, à cette fureur qui envahirait nos FF ?
En maçonnerie, nous avons la chance de pouvoir côtoyer des individus que nous n’aurions vraisemblablement jamais rencontrés dans le monde profane. C’est une richesse de pouvoir dialoguer avec des FF d’horizons, professionnels, politiques, religieux différends.  Notre travail en loge se fait sans passion, en s’adressant à notre V M. sans intervention directe de F à F. C’est cette méthode qui annule toute  violence et surtout qui nous permet d’avoir un éclairage objectif. Même si nous ne partageons pas les mêmes analyses, et c’est tant mieux, nous nous enrichissons de nos connaissances et surtout de nos différences. Nous écoutons.
Notre loge est représentative des composantes de la population c’est ce qui en fait sa richesse. Faisons attention à avoir un recrutement large, évitons le corporatisme en loge. Qui m’aurait dit que j’aurai comme F un huissier du trésor, un policier, un gendarme, un F travaillant dans une entreprises concurrente de la mienne, des enseignants, même un maître nageur…en quelque sorte des gens que dans la vie courante je n’aurai jamais fréquenté.
Alors pourquoi depuis quelques temps ces échanges acides entre FF sur le  Net ? Il est vrai qu’il est plus facile d’envoyer un mail à 50 personnes que de mettre sous enveloppe un texte, puis timbrer et poster. Peut être qu’avant de mettre le courrier dans la boite à lettre il resterait poche restante.
Il se pourrait aussi  que certains de nos FF aiment la provoc, je ne sais si ça apporte beaucoup de positif.
La critique sans connaissances du dossier est une attitude très dangereuse, pour soi et pour les autres. J’attends de mes FF qu’ils me fassent part de leur savoir de leurs expériences.
Proposons des planches ! Participons aux commissions !
Exposons  nos opinions et partageons nos points de vue ici en loge.
Je pense que la sérénité de nos travaux nous éloigne des méthodes pourries de l’extérieur et des tentations d’agressions individuelles                    
 Nous partageons le même idéal : porter à l’extérieur les valeurs que nous développons à l’intérieur. Bien entendu chacun est libre de s’exprimer à l’extérieur du temple, c’est même indispensable, mais entre FF utilisons la loge pour  confronter nos expériences.
Retrouvons- nous, dans la sérénité, entre l’équerre et le compas, sous la voûte étoilée, sous la direction de notre VM.
Engageons nous, portons nos valeurs, militons pour le bien être des hommes. Ne soyons pas ces  observateurs assis sur leurs certitudes qui veulent que les autres changent, mais qui ne font rien. Bon nombre d’associations sont à la recherche de volontaires.
 Si nous continuons sur la voie de la violence nous ne verrons plus le F.°. Initié, mais le représentant d’un parti, d’une catégorie professionnelle, nous oublierons l’homme et le F.°..
 Je n’ai aucune certitude, et je suis toujours prêt à me remettre en cause.
 
J’ai dit                                                                                              
 
Le 20 février 6009

Lu le 21/02/2009 | Apprenti

Laisser un commentaire