Agriculture et partage des richesse
Un éclairage partivulier de l’agriculture en France
AGRICULTURE ET PARTAGE DES RICHESSES
V.M. et vous tous mes FF.en vos grades et qualités.
Avoir à présenter une planche est à la fois un plaisir mais surtout une épreuve ! Comment ne pas se fourvoyer entre le sincère et le didactique ? Nous ne sommes pas là pour donner des leçons mais, à mon avis pour partager des expériences et permettre d’apporter des éléments de réflexion. Je le dis de suite, je ne vais pas entrer dans le débat « partage entre pays pauvres et pays nantis », ni dans la polémique médiatique O.G.M., etc.… ces sujets ont été régulièrement traités dans notre At.. Je vais essayer de remonter dans notre imaginaire et notre vision du monde rural. Je vais essayer de nous faire prendre conscience de ce qu’est aujourd’hui l’agriculture, l’agro-alimentaire et la distribution des produits par la grande distribution et la restauration. Bien sûr, vous déduirez les
conséquences sur la vie de la planète et la survie de ses habitants. Il n’y a pas de vérité pure, il n’y a que des approximations. Mes parents étaient agriculteurs et j’ai fait toute ma carrière professionnelle dans le milieu
agricole et agro-alimentaire. J’ai oeuvré pour promouvoir, avec conviction, dans un premier temps la vulgarisation des techniques de production.et les 10 dernières années de ma carrière dans la communication au travers de la coopération et de ses entreprises agro-alimentaires. ( maïs, légumes, foie-gras, volailles) Tout ceci ne me donne, bien entendu, aucune légitimité sur le sujet, mais je souhaite néanmoins rétablir quelques vérités. Mais attention ! Pour moi le but d’une planche n’est pas de donner des leçons, mais de susciter le dialogue et la compréhension.
Nous avons tous des attaches agricoles, Adam, Eve, le jardin d’Eden. Sérieusement la quasi-totalité de la population française vivait dans les campagnes avant la guerre de 1914-1918 et qu’il est de bon ton, aujourd’hui, de se trouver des attaches terriennes. Pourtant, dans les années 60, les enfants du baby-boom issus du monde rural n’avaient qu’une ambition quitter la paysannerie. Le nec plus ultra était de monter à Paris, dans l’administration. Ainsi, mes amis d’enfance, qui revenaient de la capitale, un an après, avaient perdu l’accent du Sud-Ouest, (c’était plus class) et c’est ainsi que de nombreux jeunes ont refusé ce métier trop pénible. Maintenant observons !
Si vous avez un peu de temps, regardez les tableaux de Bruegel, les moissons, le blé est aussi haut que les hommes. Même si nous avons grandi cette hauteur est réelle. Aujourd’hui les tiges des céréales ont diminué leur hauteur de moitié, ce qui induit une meilleure résistance au vent . Un épi de blé qui touche le sol est moisi et donc inutilisable. C’est la génétique qui a apporté cette sécurité. En 1756 il y eut tellement de vent que la récolte fut perdue, les épis pourrirent et la famine s’en suivi.Quelques années plus tard le peuple de Paris est allé chercher le boulanger, la boulangère et le petit mitron à Versailles, car on crevait de faim. Il n’y a plus de famine en France depuis la guerre.
Quand vous circulez en voiture dans la campagne, que voyez-vous, rien de changeant en apparence. Si vous reprenez les photos d’il y a 40 ou 50 ans, il y a toujours des vaches, des prairies, des moutons, du maïs, du blé. Ces animaux ou plantes ont gardé le même aspect, des pattes et des tiges mais en fait leur capacité de production a été multipliée par 10 en 50 ans, par la génétique, le suivi sanitaire et l’alimentation. Nous avons perdu nos repères. Il ne subsiste de la vision du monde agricole qu’un mélange entre le souvenir de notre enfance et l’image distribuée par les médias.
Ces derniers 50 ans notre agriculture à subi une colossale modification :
1°) Il y a 6 fois moins d’agriculteurs en France.
2°) La France est devenue le premier producteur européen de produits agricoles européen et le
premier exportateur de produits élaborés.
3°) en 1950 la France importait deux fois plus qu’elle ne produisait pour assurer
l’approvisionnement nutritionnel. N’oublions pas que les tickets de rationnement ont eu cours
jusqu’en 1950 et que l’approvisionnement en nourriture de base, lait, blé, fut apporté dans le cadre du
plan Marshall.
Cette balance s’est complètement inversée. Aujourd’hui nous exportons deux fois plus que nous importons, surtout des produits élaborés. Nous sommes le premier exportateur de produits agricoles, notre industrie agroalimentaire est la première en Europe et s’appuyant sur notre image de gastronomie nous avons conquis des parts de marché. Le sol européen est cultivé, à raison des 2/3 en terre arable, 30% en prairies, le reste soit 5 à 7 % représente les espaces citadins.
A la louche je vous donne quelques clichés sur l’évolution du monde rural et des agriculteurs.
Dans les années 60 sont apparus de nouvelles techniques de production et de mécanisation. N’oublions pas que le métier de paysan était très pénible, la nature n’est pas si docile et le travail du sol était particulièrement éreintant. L’apparition de la mécanisation (les tracteurs notamment), les semences issues de l’amélioration génétique par l’hybridation (orge, blé et maïs) et la mise en pratique des désherbants ont permis d’assurer la récolte. Tout ceci, accompagné par la vulgarisation de ces techniques, a permis non seulement de nourrir la population, mais dans un terme de dix ans (1970) de devenir exportateur de matières premières. Ainsi s’est enclenché, à l’échelle mondiale les phénomènes de surproduction et donc de chute des cours. La France bénéficie, et c’est le plus important, d’un
climat tempéré et d’une pluviométrie abondante qui permet de cultiver et d’élever dans de bonnes conditions (vive le gulf-stream !)
Rappelons à titre d’info que la P.A.C., politique agricole commune, est le seul et unique acte commun signé, dès la création de l’Europe des 6 ( mis à part le pool charbon-acier, mais qui était antérieur à l’Europe). C’est pour ces raisons que l’agriculture tient une part très importante du budget européen. Que ce soit sur l’industrie, l’éducation, la santé, il n’existe pas de signature globale entre les partenaires de l’U.E ., il n’existe que des directives, mais pas d’accord global et financier.
En 1980 les agriculteurs étaient un million, ils pesaient plus qu’aujourd’hui sur les élections, et mis à part quelque président flatteur de cul de vaches, les paysans comptent moins en terme de bulletin de vote.
La France compte 350.000 agriculteurs aujourd’hui, mais ce ne sont pas eux les maîtres du jeu. C’est l’aval qui dirige. Un exemple : l’agro-alimentaire, pour la seule Aquitaine représente 100.000 emplois directs, sans parler de la distribution. Quelles relations entre Carrefour, Auchan, Leclerc, NOUS et le paysan du coin : aucunes. Nous faisons nos courses dans les supermarchés et depuis peu dans le hard-discount. Bien sûr, on va faire ses emplettes de temps en temps aux halles de Pau, ou directement chez le paysan (qui lui-même s’approvisionne la plupart du temps à l’extérieur, en laissant croire qu’il est le producteur. C’est notre coté bleuet. Nous voulons garder le contact avec la nature, avec le vrai, avec l’authentique. Nous voulons garder cette relation avec la terre, avec la nature
et le sol. Ha !!! le sol, la terre quel bien précieux ! Il n’y a qu’à voir le prix du m² sur Pau ou alentours. Nous sommes très attachés au sol à la terre c’est notre assise, notre sécurité mentale.
Accéder à la possession du sol agricole n’était réservé qu’à une catégorie, surtout pas les juifs, les cagots et autres sous-hommes. La terre appartenait à des propriétaires, souvent résidus de l’aristocratie, qui la faisaient cultiver par des fermiers et des métayers. Comme vous le savez tous, un fermier paie un loyer annuel pour la location de la terre et de la maison. Un métayer partage la moitié de la récolte avec le propriétaire. Le propriétaire fournissait la terre et le métayer le travail. Cette dernière formule était très avilissante, c’était de l’esclavage, j’en garde un triste souvenir, mon père fut métayer.
La guerre de 1914 a jeté dans les tranchées une majorité de paysans qui ont échangé sur leur condition de vie avec d’autres paysans et des ouvriers. Les différences de traitement apparurent et lorsque la guerre fut terminée les premières associations de paysans apparurent, ça a chauffé. Il y eut une véritable jacquerie dans le sud-ouest, la troupe a été envoyée notamment à DAX.Il a fallu attendre 1936 par la création des offices qui moralisaient le marché et 1945 pour que le statut du fermage soit modifié et permette l’achat de la terre par les agriculteurs. Il faut savoir aussi que les aléas boursiers ou la mauvaise gestion ont obligé les propriétaires à vendre.
La guerre a laissé des souvenirs douloureux dans l’esprit des citadins, avec les restrictions, les tickets de rationnement, le marché noir, la faim. Cette vision du paysan bien nourri qui spécule sur la nourriture reste ancrée dans les mémoires ; de même les BOF, qui n’étaient pas des paysans, ont laissé des traces indélébiles.
Tout ce qui à un lien avec notre assiette est très important ! Dès que l’on touche à la sexualité ou à la bouffe il y a émeute. J’ai bien cherché un troisième point pour faire équilibre, à part la politique je ne vois rien.
L’agriculture a une mauvaise image. Je vous décline les clichés : pollueurs ,incultes, retords, dévoreurs de subventions, vivent en autarcie, possèdent la terre qui nous a été prêtée, ont leur propre banque, leur propre Sécu, leur propre compagnie d’assurance, leurs propres syndicats et comble de tout votent traditionnellement à droite. ( ou Chirac via de Gaulle)
Essayons de mieux approcher ces affirmations et remettons dès à présent les choses à leur place . Je vais m’adonner à un exercice stupide d’enfoncer des portes ouvertes. Quand vous circulez en voiture, que voyez-vous, rien de changé en apparence. Il y a toujours des vaches, des prairies, des moutons, du maïs, du blé, en gros : la campagne. Aujourd’hui, les vaches sont blanches et noires et produisent du lait et sont apparues vers 1970, ce sont des vaches de souche du Nord de l’Europe spécialisées dans la production de lait. Elles produisent du lait : car elles ont eu un veau et pour obtenir un veau il faut un taureau. C’est évident ! Et pourtant aujourd’hui il n’y a plus de taureau, ça vous le savez, il existe depuis fort longtemps l’insémination, qui permet à l’inséminateur de remplacer le taureau. On ne trait plus les vaches à la main, assis sur un tabouret, mais dans des salles de traite utomatisées et surveillées sur le plan sanitaire ou chaque animal possédant un code-barre recevra, en fonction de son age et de sa production de lait, sa ration alimentaire journalière. D’ailleurs comment traire 60 à 100 vaches, puisque c’est le troupeau minimum pour faire vivre un agriculteur et sa famille.
Les qualités bactériologiques et sanitaires du lait sont primordiales pour pouvoir produire les
yaourts et autre bifidus et actimel, tous produits très délicats à réaliser. Quelques paradoxes dans la
production des produits. L’Europe produit 153 milliards d’hectolitres de vin dont les ¾ proviennent de
France et d’Italie. Les oeillets de Nice sont cultivés en Israël, les roses poussent sur sol stérile, les
cailles sont élevées, 85000 à la fois, dans des bâtiments clos. Les poules pondent dans des bâtiments
où la lumière est programmée pour reconstituer le printemps, sinon nous n’aurions des oeufs
aujourd’hui, qu’au printemps.
Quelle horreur, mais ou est la poésie de la campagne de notre enfance…ou sont passés les
délicieuses confitures de nos grands-mères où nous allions en vacance ? Qu’il faisait beau à la
campagne, pendant les vacances d’été. La basse-cour, les animaux, cette odeur de foin, de pain frais.
On s’amusait et comme disait Mme de Sévigné : « Faire les foins c’est batifoler dans la nature, c’est
très distrayant ». C’est pourquoi, pour sauvegarder cette poésie, on montre aux enfants, le T.G .V, la
vidéo, le portable, la voiture, l’A380, la play-station, et lorsqu’il s’agit d’agriculture, on montre le coq
avec la poule, le tracteur de 1950, la vache et le veau. Jamais on ne montre, un élevage de porcins, une
étable avec 80 vaches. Pourquoi se réfugier derrière ce paravent ? Demandez à Nestlé ou Procter et
Gamble. Ils savent manipuler l’imaginaire.
Et voilà que je recommence à casser le rêve.
Quand j’étais jeune, il y a si peu, chez mes parents, le boulanger ne passait qu’une fois par
semaine. Ce n’était pas de la baguette qu’il vendait mais des pains de 4 ou des 700, vers la fin de
semaine le pain était plus dur que mou. Le boucher passait également une fois par semaine avec sa
camionnette très climatisée, avec son étal en bois réfrigéré. Il y avait des oeufs quand les poules
l’avaient décidé c’est à dire vers février, mars( d’où les oeufs de Paques) Une poule en 1960 pondait 40
à 50 oeufs par an aujourd’hui 220 à 250 et au bout d’une ponte hop ! poule au pot !
Nous rejetons, mais nous profitons des énormes progrès génétiques et techniques qui permettent
d’avoir des produits agricoles toute l’année ; ne serait-ce que les produits de première nécessité
comme le pain, le lait et la viande. Souvenons-nous de l’épicier du coin, ses étagères peu garnies et
regardons les 43.000 références alimentaires de l’hypermarché, dont la majorité des produits sont
importés. Dans 10 ans, 50% des produits alimentaires et vestimentaires auront changé. Les plats
cuisinés que nous consommons sont élaborés de produits en provenance du monde entier. Les fleurs
que reçoit votre fleuriste viennent de toute la planète, via l’unique plate-forme mondiale des fleurs
qu’est devenu la Hollande. Les tulipes hollandaises c’est du folklore touristique.
Regardons ce que nous consommons, puisque l’acte d’achat nous est suggéré :
Depuis 25 ans le premier poste de dépenses des ménages est le logement et son équipement
25%, à égalité avec la santé. La nourriture ne représente plus que 12%, à égalité avec les transports. La
culture ne représente que 8% des dépenses. Une anomalie : les Français privilégient les transports
individuels aux transports collectifs (ventes de voitures + 5.7,% par an et l’entretien des dits véhicules
+7 % via Midas et autre Norauto.)
Mais que consommons-nous :
500 €par an et par habitant de produits laitiers (lait, fromage, yaourts, beurre..) soit pour être
plus lisible l’équivalent de 1100litre par habitant. Soit pour la France 1100 x 63 millions d’habitants
soit 70 milliards, 300 millions de litres par an. Vous, comme moi, consommez 14 poulets par an soit
882 millions de poulets produits en France et nous en exportons presque autant. Pourquoi tant de
production, tant de volume. Nous mangeons 220 oeufs par an soit 13 milliards 360 millions en France,
et vous croyez qu’avec la basse-cour de ma grand-mère on peut y arriver ?
L’agriculture répond à la demande, ni la votre, ni la mienne, mais celle des distributeurs. Je ne
critique pas la grande distribution, je constate que pratiquement toute l’alimentation se fait dans les
super et hyper et plus récemment dans les Lidl, Netto, Leader. Plus le prix est bas plus le
consommateur est heureux. Il faut nourrir les Français le moins cher possible, au diable la qualité. Des
produits comme la viande en général passe à 90% par la grande distribution et il n’existe plus qu 2,5
centrales d’achat en France. Mais nous sommes aussi incohérents ! 90% des consommateurs sont pour
les produits BIO, 7 français sur 10 disent qu’ils en achèteraient et seulement 3% en achètent. Nos
habitudes alimentaires ont changé nous mangeons du salé/sucré, du fumé, nous souhaitons varier les
plats à chaque repas, le plateau télé existe, la restauration hors domicile s’est terriblement augmentée.
Nous consommons de plus en plus de sucres et de matières grasses. Nous achetons de plus en plus de
plats cuisinés. Frigo, congélateur, four micro-ondes, machines à laver sont maintenant dans presque
tous les foyers.
Les prix agricoles chutent régulièrement et la pression est de plus en plus forte, tant de
l’intérieur que de l’extérieur. N’oublions pas que le cours des céréales est décidé à la bourse de
Chicago, qu’en fonction des visions satellitaires nous savons si la récolte au Brésil ou en Chine sera ou
ne sera pas. Pour soutenir les cours ont gèle la terre, pratiquant une sorte de jachère subventionnée
pour entretenir le patrimoine, mais rien n’y fait, de nouveaux pays produisent de plus en plus. Les
Etats-Unis ne subventionnent pas leur agriculture mais financent la protection sociale et les intrants et
taxent les produits à l’import. Un détail, la moyenne des surfaces aux USA est de 680 Ha. par ferme en
France, 56 ha.)
Les agriculteurs français, qui sont de moins en moins nombreux courent vers plus de production
et spécialisation, avec depuis 20 ans le souci de plus de qualité, label rouge, IGP, AOC, et une prise
conscience des risques environnementaux. Agriculteurs pollueurs, oui, la course aux volumes ont
engendré une course folle à la productivité. Il faut répondre à la demande.
Rassurons-nous, depuis 10ans la consommation d’engrais et de produits phytosanitaires ont
régressé de plus de la moitié. Mais il faudra encore 10 ans avant que les excès de nitrates et de nitrites
disparaissent des nappes phréatiques. Dégâts pour lesquels les industriels et les citadins sont également
fautifs. De nouvelles donnes sont apparues, qui perturbent notre raisonnement. Des pays comme le
Brésil ont accéléré leur agriculture, ils sont devenus les premiers producteurs de soja, notamment non
transgénique. Le cours du soja a chuté et les agriculteurs européens ne peuvent rivaliser en terme de
coût de production. Pourtant le soja est peu gourmand en eau.
Jusqu’en 1980 le sud-est asiatique subissait des famines, tant par les guerres que par le manque
d’équipement agricole. Avec l’apparition des motoculteurs, qui remplacent les buffles et l’apport de
nouvelles variétés de riz nous sommes arrivées au paradoxe suivant. Ces pays sont autosuffisants et
même plus, on ne sait plus quoi faire du riz, à tel point que le gouvernement indonésien vient
d’investir dans des silos de stockage pour éviter la chute des cours. Que faire, reconvertir les rizières ?
En quoi ? Continuer à assister à l’exode vers les mégapoles ? Laisser ces populations s’entasser dans
les usines de confection, d’automobile ou d’électroménager ? Où est l’équilibre ? Je ne sais pas, je suis
inquiet car la vulgarisation des techniques a emmené plus de sécurité. Il n’y a plus de famine, il n’y a
que des problèmes de distribution et de transport. Ce sont les guerres qui engendrent les déplacements
de population.
On ne s’attaque pas aux vrais problèmes. Nous continuons à distribuer du lait en poudre à des
populations qui n’ont pas l’eau potable, c’est dangereux. Alors faut-il arrêter d’envoyer du lait. Qui
s’occupe de l’eau, Vivendi ? Qui se préoccupe de la santé et qui va éradiquer la corruption dans les
pays pauvres ? Les écarts sont de plus en plus grand entre nous les nantis et les pays du sud. La carte
politique n’est pas stabilisée. Nous gelons les terres pour maintenir les cours et les pays dit en voie de
développement ne peuvent plus payer. Aujourd’hui la monnaie d’échange est le gaz ou le pétrole. Que
ceux qui n’en ont pas n’ont qu’à cultiver autre chose que nous leur troquerons, exemple le coton, les
perches du Nil ou des vêtements. Et même dans nos pays nantis la misère persiste, il a fallu créer la
banque alimentaire, les restos du coeur, Emmaüs. Nos modes de vie nous entraînent vers l’égoïsme.
J’ai voulu dans cette planche vous faire connaître très superficiellement le monde de
l’agriculture, j’ai voulu casser des barrières pour mieux nous comprendre. Nous sommes manipulés :
le grand principe étant de monter les catégories de français les uns contre les autres et de les mettre
dans des tiroirs. Les enseignants: tous fainéants, les assureurs et les banquiers: tous voleurs, les
politiques: tous pourris etc.… C’est ainsi que l’on maintient un peuple dans l’ignorance et ce terreau
est excellent pour faire éclore le racisme.
J’ai voulu montrer dans cette planche nos propres incohérences et l’irrationnel. J’ai voulu
établir une passerelle au-dessus de nos différences c’est cela je crois notre devoir. Tout à l’heure, nous
allons nous retrouver en salle humide pour partager de savoureuses agapes. C’est un moment fort de
fraternité et de plaisir de pouvoir partager un repas avec mes FF. Il existait une franc-maçonnerie qui
ne consistait qu’à des retrouvailles autour d’agapes. Ce n’était peut être pas si idiot car c’était le
premier moyen pour faire se rencontrer des hommes qui, de par leur religion ne se seraient jamais assis
à la même table. Souvenons-nous qu’il n’y a que 22 ans que notre L. a une salle humide.
Alors mes FF., buvons (bien entendu avec modération) à la fraternité.
J’ai dit V.M.
Un F.de l’At.
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Lu le 01/07/2006 | Apprenti