Développement durable

Développement durable
Le point de départ est simple : c’est l’état de la planète. Notre terre va mal, qu’il s’agisse du réchauffement climatique, du gaspillage des richesses, de la pollution, des maladies, comme les allergies et le cancer. De tout cela, nous en avons déjà parlé. Alors que faire ?

 Développement durable
 
Notre VM Serge m’a demandé 5 minutes d’actualité. J’ai répondu présent :
– présent pour parler d’un sujet oh combien actuel : l’avenir de la planète et le Développement Durable,
– présent pour une très courte planche, 5 minutes (peut-être 7 ou 8). Je vais me limiter à quelques données basiques. Le sujet mériterait de longues études, c’est pour cela qu’il existe en G O D F une commission du Développement Durable. Pour une fois, nous sommes en prise avec l’actualité.

C’est donc un problème en situation. Tous les jours, les médias en parlent. Il y a eu le Grenelle français, le projet de taxe carbone, le fiasco du Sommet de Copenhague, les débuts d’enfouissement de CO2 sous les coteaux de Jurançon…
Arrêtons l’énumération.
Une remarque du vieux dinosaure que je suis. Le sujet n’est pas neuf. Dans les années 60, en pleine utopie gauchiste, on parlait de croissance zéro, c’est-à-dire de l’arrêt de tout développement pour les pays riches comme pour les pays que l’on osait encore qualifier de sous-développés.
Bien sûr, ce n’était pas défendable. Ce fut oublié.
 
Est venu alors le concept de DD, né aux USA vers 1970. Donnons une définition officielle : « un développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs » !
Encore un rappel : ce DD doit être géré à l’échelle des territoires, en particulier au niveau des grandes agglomérations. Recommandée par la conférence de Kyoto (1998) c’est la procédure dite d’Agenda 21, qui, de façon très imparfaite, commence à se mettre en place.
Schématiquement, je vais évoquer les bases théoriques du DD, puis les critiques et oppositions. Je tacherai, au final, de faire un bilan des comportements souhaités.
I – La théorie
Le point de départ est simple : c’est l’état de la planète. Notre terre va mal, qu’il s’agisse du réchauffement climatique, du gaspillage des richesses, de la pollution, des maladies, comme les allergies et le cancer. De tout cela, nous en avons déjà parlé. Alors que faire ? Théoriquement, c’est simple : on doit programmer des actions qui, au bilan, ne coûtent rien à la planète et qui, si possible, réduisent la pollution.
Pour cela, des solutions techniques sont préconisées. De plus, des méthodes d’évaluation ont été établies avec une quantification. Je sais, il faut se méfier des chiffres. Ils constituent un écran de fumée qui masque les pires abstractions technocratiques. Mais on ne peut tous les récuser. Même simplistes, même falsifiés, les chiffres sont des indicateurs. Citons-en quelques uns :
– L’équivalent carbone est le plus médiatisé. Nous en reparlerons.
– Pour tous les produits, on évalue les distances parcourues, du lieu de fabrication aux lieux d’utilisation (ex : les pots de yaourt).
– Ajoutons tout le domaine du calcul économique : taux d’investissement, endettement, frais d’emprunts, tout cela commandé par les taux du loyer de l’argent.
Un mot sur le Bilan Carbone. Il existe des systèmes de mesures et de calculs qui, pour chaque activité, évalue le volume (ou le poids) de CO2 émis, ouu mieux, le bilan entre émissions et consommation. Bien sûr, ce sont des calculs théoriques. Toutefois, ils guident la réflexion et la décision. Ainsi, on peut, à partir de ces valeurs :
– juger si le bilan d’une réalisation est positif ou non,
– prévoir une politique financière ou une imposition, la taxe carbone, pour inciter à réduire les émissions ou, au pire, pour quantifier des compensations,
– organiser ces compensations. Le plus simple est la plantation d’arbres.
Insistons sur le rôle des arbres : Les forêts fixent le CO2. Par un calcul simple (voir simpliste) on envisage, sur le papier, de compenser l’émission de CO2 par son absorption par le végétal. Un exemple : compenser la pollution du Grand prix de Pau par la plantation d’arbres dans la saligue du Gave. Ce ne sont que des procédures simples. Le raisonnement peut être plus complexe, tels que la production d’énergie propre (éolienne, solaire) qui remplacent partiellement les énergies sales (pétrole, charbon…).
Pensons aussi à l’isolation thermique de maisons anciennes, à la construction d’habitats autrement suffisants en énergie. Dans tous les cas, le calcul implique un prix. C’est pour cela que les technocrates cherchent à fixer un prix de la tonne de CO2, ce qui constituerait un référentiel. En France, il a été fixé à 17 € la tonne. L’Europe prévoit, à moyen terme, de doubler, voir tripler, cette valeur.
Il faut aller plus loin. Les mesures évoquées ne sont que des médications, bien insuffisantes, appliquées sur la planète meurtrie. La démarche rationnelle consiste en la suppression des maladies, c’est-à-dire à des comportements responsables, des changements de mode de vie. Au plan individuel, ce serait possible : limiter la température des maisons à 19°, ne prendre que des douches, etc… Au plan de la société, c’est souvent difficile à conceptualiser puis à appliquer. Dans les états totalitaires, cela pourrait être simple. Il suffit d’imposer. L’expérience prouve qu’il n’en est rien, pensons à la Sibérie sous l’ex-URSS. En économie libérale, seuls les prix peuvent inciter à des changements. En économie semi-libérale c’est par l’impôt et les taxes que l’on envisage d’agir. Pensons aux débats suscités par la taxe carbone et ses limites. Mais on utilise déjà d’autres prélèvements : la taxe de l’éco-emballage (Jacques pourra nous en dire un mot), le prix de l’eau, qui implique la dépollution, bientôt il y aura une taxe transport. Et ce n’est qu’un début !!!
II – Les critiques
Nous arrivons alors aux critiques. Elles sont multiples. Essayons de les cerner.
1. Commençons par les critiques techniques :
– Tous les systèmes nouveaux ont des limites. Par exemple l’éolien, le solaire ne peuvent produire que des quantités limitées d’énergie.
– Pensons aussi au recyclage des nouveaux produits. Rien n’est prévu pour traiter, en fin de vie, les panneaux solaires. On évalue mal le coût futur et l’énergie consommée.
– Citons les contraintes financières : la production d’une énergie propre à un prix 3 à 4 fois supérieur au prix de l’électricité nucléaire est impensable en grand, même si, pour le moment, il existe des subventions.
– Autre critique : les méthodes de calcul, les modèles théoriques sont incomplets, voir truqués. Ainsi on a projeté de compenser l’émission de CO2 provenant de l’Autoroute A65 par la plantation de pins dans les Landes. Tous ces raisonnements sont biaisés et critiquables.
– De même, des visions globales s’imposent pour tout évaluer. Par exemple, la production d’essence à partir de la biomasse est une fausse bonne idée. Elle se fait au détriment de la culture de produits vivriers, elle détruit des systèmes agricoles traditionnels provoquant sous les tropiques, un exode rural massif et la clochardisation des bidonvilles en périphérie des villes.
2. Autre série de critiques. Celles qui considèrent la dimension sociétale du DD. Copenhage nous a donné une belle illustration des conflits.
– Commençons par les pays riches. Ce sont les plus pollueurs (par ex les USA). Une part de leur richesse provient du gaspillage. Reconvertir les industries, changer les modes de vie seraient (ou seront) longs, lourds, et chers.
– Passons aux pays pauvres, c’est-à-dire à ceux qui n’ont aucune autonomie financière. Le DD ne limiterait pas leur développement, il n’en n’ont pas. Mais il accélère leur sous-développement : détournement de leurs terres agricoles pour des cultures non vivrières, augmentation du prix des produits de base, exigence de normes écologiques stérilisantes, etc…
– Venons-en alors aux pays dits émergents. Nous avons entendu leur discours : les pays riches ont pollué durant 50 ans, ils peuvent arrêter. Mais nous voulons aussi nous développer à notre tour. C’est une vision à court terme, car des pays comme la Chine vont connaître des problèmes environnementaux majeurs. Ils utilisent des énergies sales, comme le charbon. Mais il existe une volonté politique forte pour des développements rapides et les dirigeants pratiquent la politique de l’autruche.
J’arrête là. Prenons du recul. : le DD est un système complexe qui repose sur plusieurs piliers.
– Premier pilier, technique.
Nous l’avons évoqué. Il est indissociable du politique, voir du type de société. Dans l’attente d’un gouvernement mondial (dont la nécessité va s’imposer) nous sommes dans le flou.
– Second volet : l’approche citoyenne.
Les citoyens doivent s’impliquer dans ce débat et ces actions à l’intérieur des différentes structures, professionnelles, syndicales, associatives.
La Maçonnerie, comme laboratoire de réflexion, et comme loge, où s’élaborent des plans, a un grand rôle à jouer. N’oublions pas aussi que les citoyens votent. Ils doivent donner leur avis et choisir les représentants en fonction des programmes électoraux, mais surtout en fonction de la capacité de nos élus à réaliser les actions environnementales (et pas simplement à parler contre tout ce qui se fait…).
– Dernier volet, et non le moindre : Le DD est une affaire de morale ou du moins d’éthique. Ethique collective, bien sûr, avec les devoirs vis-à-vis de nos enfants, mais aussi morale individuelle. Celle-ci implique le devoir d’être attentif à la gestion de son proche environnement, mais aussi une révision de ses choix de vie. Toujours plus de consommation de biens, de dépenses, n’est peut-être pas la source du bonheur. L’Hédonisme vrai passe par un contrôle harmonieux de son vécu. Et là aussi, nous retrouvons la Maçonnerie.

J’ai dit.
Jean DEL:.

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