Le Labyrinthe

Le Labyrinthe
Le labyrinthe, est à l’origine le palais crétois de Minos où était enfermé le Minotaure et d’où Thésée ne put sortir qu’à l’aide du fil d’Ariane, témoignant ainsi de la complication de son plan et la difficulté de son parcours.

Le Labyrinthe
 
Le labyrinthe, est à l’origine le palais crétois de Minos où était enfermé le Minotaure et d’où Thésée ne put sortir qu’à l’aide du fil d’Ariane, témoignant ainsi de la complication de son plan et la difficulté de son parcours.
Mais avant d’être une fantaisie architecturale, le labyrinthe est un puissant symbole, son existence  matérielle ne constitue qu’une partie de son histoire. D’ailleurs, son pouvoir d’évocation remonte à l’origine des temps.
D’un point de vue étymologique, labyrinthe ou Laborintrus  comporte la racine latine « labor » qui signifie travail dans le sens de l’effort. Plusieurs mots découlent de ce terme, « labrum » peut se traduire comme le sillon ouvert par le « labrus » qui est le nom donné à une hache à double tranchant. Cette arme servait à séparer les antagonismes que sont le bien et le mal, le haut et le bas, le profane et le spirituel,….etc  le labyrinthe s’apparentant alors à une frontière invisible.
 Le tracé complexe du labyrinthe se retrouve à l’état de nature dans les couloirs d’accès de certaines grottes préhistoriques, il est gravé sur les dalles des cathédrales, il peut être dansé dans diverses régions de la Grèce à la Chine, il était connu en Egypte.
Comme tout autre symbole, le labyrinthe exprime l’inexprimable devant le mystère du visible comme de l’invisible.
Ainsi le labyrinthe doit à la fois permettre l’accès au centre par une sorte de voyage initiatique, et l’interdire à ceux qui ne sont pas initiés, illustrant par la même la figuration d’épreuves initiatiques discriminatoires, préalables au cheminement vers le « centre caché ».
La notion de labyrinthe est aussi suscitée par l’obsession de sortir de tout lieu où l’on se trouve illustrant une certaine complexité, de lignes, de méandres, de chemins.
C’est peut être là qu’intervient la nécessité de découvrir un fil, qu’il soit d’Ariane ou de tout autre guide, le problème est de savoir créer le fil, son fil, celui du raisonnement intuitif personnel.
Le labyrinthe est lié aussi à la notion de mystère, de message caché qu’il faut découvrir au prix de nombreuses errances, il éveille la curiosité quelles que soient les difficultés de parcours par la multiplicité de ses arcanes.
Il est aisé de dire ou de suggérer, que de toute façon, il comporte une entrée et une sortie. Corrélativement, l’être qui parvient à sortir est -il de même nature que celui qui était entré ? Dans l’affirmative, le voyage a alors été inutile.
 Le labyrinthe peut aussi comporter des impasses, réelles ou apparentes, des retours sur ses pas, sur une voie maintes et maintes fois parcourue. Faut-il alors le déplorer ou y voir plutôt l’occasion inespérée d’approfondir, de réviser sa pensée ? Les subtils méandres ou les diverses pièces du labyrinthe peuvent en effet être des lieux de réflexion ou des lieux d’enseignement.
La forme particulière par chaque labyrinthe peut avoir une précieuse signification. La forme géométrique telle que le cercle, le carré ou la spirale, et leurs développements, peut être une source d’inspiration. Si le labyrinthe est circulaire, peut être faut-il le relier au monde de la spiritualité, de l’infini, de tous les possibles. Mais il est aussi des labyrinthes doctrinaires constituant d’une certaine manière, diverses organisations initiatiques, religieuses, philosophiques ou sectaires.
Le labyrinthe en franc maçonnerie
Frappant à la porte du temple des acacias, j’ai eu très vite les yeux bandés, j’ai eu accès au cabinet de réflexion entrant dans le dédale maçonnique et depuis mon initiation j’ai débuté mon cheminement, lentement, mais sûrement, sachant le chemin long conduisant vers le perfectionnement…que sûrement je n’atteindrais pas !!
En quelque sorte, le labyrinthe symbolise les différentes étapes maçonniques mentionnant les différentes marches, obstacles, portes à franchir illustrant parfaitement les difficultés du parcours maçonnique.
Il est un lieu initiatique, intimement lié à la notion de voyage initiatique, illustrant les méandres auxquelles nous sommes confrontés lors de l’initiation.
Quant au fil conducteur, le fil d’Ariane en quelque sorte, ce sont les outils dont je dispose, les conseils de mes Frères, les enseignements de mes deux surveillants successifs, de mes lectures maçonniques…j’ai beaucoup, enfin je le pense, progresser, vers une meilleure connaissance de soi, des autres.
Je voudrais vous dire combien j’ai appris du deuxième et du premier surveillant, pas uniquement en bières et en musiques et agapes, mais en particulier dans le non dit, dans le regard…dans les moments difficiles, comme dans les moments festifs, on se comprend.
De toutes les images liées au labyrinthe, c’est celle du centre qui suscite le plus d’interrogations.
D’ailleurs les premiers pas se dirigeant vers le centre, il faut se rendre à l’évidence que le chemin ne sera pas facile, qu’il se complique même au fur et à mesure qu’on se rapproche du centre.
 L’arrivée au centre du labyrinthe, comme au terme d’un long voyage initiatique m’a laissé dans le doute, le questionnement, le mystère, tout d’abord très honnêtement, vu l’étroitesse du chemin ou la largeur de mes pieds, je n’ai pas eu l’impression d’arriver au centre, peut être l’avoir entrevu ou effleuré, qu’il fallait déjà repartir en sens inverse, mais plus rationnellement je pense que chaque individu y puise ses propres intuitions, son propre développement afin d’atteindre un but qu’il s’est librement choisi. Il suggère ainsi un principe de vie, en la mise en mouvement d’une recherche intérieure, d’une incitation à aller vers un centre et non au centre. Mais au fait, y a-t-il un but d’ailleurs, le centre n’étant pas en soi un but, peut être seulement un témoignage ?
Les enseignements à tirer du labyrinthe ?
En premier lieu, me faire réfléchir (c’est déjà pas si mal !) sur les difficultés du parcours ou des  parcours que je rencontrerais dans ma quête personnelle…
En second lieu avec l’aide des outils maçonniques, des enseignements reçus,  votre aide et votre fraternité, je serais mieux à même de pouvoir progresser vers « ce centre ».
Enfin, le labyrinthe doit aussi me permettre de m’égarer, de revenir sur mes pas, de cheminer en quelque sorte, mais aussi m’aider à trouver mon propre chemin empreint de liberté, de conviction, mais aussi de doutes, et de questionnements.
A l’évidence, le labyrinthe n’est pas un piège conçu pour s’égarer, il dirige nos pas, il est itinéraire de rectification permanente de l’être pris dans ses égarements ou son destin. Il est en quelque sorte une grille initiatique instaurant un itinéraire de conscience.
Il est un révélateur, nous offrant la capacité de nous construire, d’avancer sans cesse en ne restant pas statique, mettant en exergue un mouvement permanent.
C’est pour cela que vivre le labyrinthe en conscience, c’est décider en quelque sorte de mourir, mourir à soi même, mourir aux faux chemins, à l’apparence des êtres et des choses.
Pour terminer, avec les outils que je possède en plus du « tire bouchon », je suis surtout heureux d’avoir commencer ce chemin avec vous, et comme vous le savez je voyage souvent seul maintenant, loin de ma loge mère.
C’est pas toujours facile, mais je trouve la force de cheminer seul car beaucoup de frères de cet atelier, par leur travail incessant, leurs rayonnements et  leur fraternité m’aident d’une manière invisible mais présente à accomplir ce chemin.
Ce voyage symbolique, dans la quête de lumière, est une riche expérience partagée dans l’amour fraternel. Je suis heureux de continuer le chemin, de pouvoir visiter d’autres loges, de parfaire ma pierre brute et d’aller et venir dans le labyrinthe.
Et puis peut être n’est-il pas important d’y entrer dans le labyrinthe, c’est aussi d’en sortir !!
Mais comme pour le labyrinthe, j’ai plaisir à voyager mais surtout à revenir parmi vous, avec vous, fort de votre fraternité.
 
 
 
 Lu le 02/11/2009 | Compagnon

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